Le Centre de Formation Professionnel pour Adultes

Publié le par TEMOTEM

TE MANA O TE MAU MOTU

Madame Léonie MATAOA

 

Séance du 5 juin 2008

 

 

Projet de rapport relatif à un projet de délibération portant approbation du compte financier 2006 et affectation du résultat en report à nouveau du Centre de Formation Professionnelle des Adultes.

 

Monsieur le Président de l’Assemblée de la Polynésie française,

            Monsieur le Président du gouvernement de la Polynésie française,

            Mesdames et Messieurs les Ministres,

            Mesdames et Messieurs les Représentants,

            Chers Journalistes, chers Internautes,

 

Le Centre de Formation Professionnelle des Adultes dispense des formations qui existent également à l’AFPA[1], son organisme d’appui en métropole. Ce sont des formations d’Etat et le CFPA a tout récemment obtenu par publication d’un arrêté au journal officiel de la Polynésie française, en avril 2008, une reconnaissance de ces formations. De plus en plus, le CFPA se concentre sur des formations qualifiantes et la direction fait tout son possible pour que les stagiaires aient des diplômes reconnus par l’Etat.

 

Je soumets à votre attention un problème d’adaptation et de mouvements constants du personnel formateur de cet établissement. Le CFPA subit un paradoxe qui perdure : son statut d’établissement public l’empêche d’avoir tout contrôle sur le choix de ses formateurs, qui sont des agents de la fonction publique.

 

Le rapport d’activité 2006 fait état du problème de recrutement de personnel permanent, un personnel qui n’est pas toujours préparé aux spécificités culturelles ou sociales des apprenants.

Il est constaté, par exemple, dans le rapport d’activité de 2006 que les résultats des concours de la Fonction publique sont insatisfaisants, en conséquence de quoi le CFPA aurait souhaité organiser ses propres concours. Ce qui paraît logique : cet établissement n’est-il pas plus à même de connaître les outils de la formation des Polynésiens qui ne maîtrisent pas systématiquement ni la langue ni le même raisonnement que les apprenants métropolitains ?

 

Le CFPA est, en quelque sorte, « victime » de ses Statuts d’Etablissement Public : il est interdit de recruter du personnel en dehors de l’administration publique, il n’a aucune maîtrise de ses recrutements.

 

Dans quelle mesure juridique pourrait-on améliorer les performances de cet Etablissement public, en lui octroyant la possibilité de sélectionner un personnel formateur adapté et surtout, permanent ? Le CFPA et les Services de la Fonction Publique devraient pouvoir se concerter. C’est l’intérêt des stagiaires polynésiens qui nous importe ici. Vous comprenez bien que si les formateurs du CFPA ont constamment besoin d’être formés et que les résultats des concours ne correspondent pas au besoin, la structure en elle-même est bancale.

 

En espérant que des solutions concrètes répondront à la demande de cet Etablissement public, je souhaite conclure sur les accomplissements du Centre de Formation Professionnelle des Adultes.

 

Le taux de placement des stagiaires en entreprise avoisinant les 60% en 2006 est un résultat très encourageant.

Le site Internet du CFPA est un plus que le directeur du CFPA a souhaité donner au gens mais la démarche vers la formation professionnelle est tout autre,  c’est une démarche volontaire,  qui exige de la part des apprenants une motivation.

 

La rémunération des stages n’est pas conçue comme une bouée de sauvetage au manque de revenu du chercheur d’emploi. Et pour s’assurer de la motivation des demandeurs de stages au CFPA, il y a toute une procédure et une réglementation. Par exemple, il faut savoir que l’absentéisme existe malgré tout : en cas d’absence de 15 jours, l’apprenant n’est plus inscrit au stage.

 

La rémunération du stage exige donc, au préalable, un délai d’inscription, un entretien, des psycho tests sur la motivation.

 

Tout cela, non pas pour freiner les démarches du futur stagiaire, mais afin que le CFPA ne devienne pas une structure « bouche trous » dans l’attente d’un emploi fixe.

 

Nous approuvons ces démarches, tout autant que ses relations de communications avec le SEFI qui a le planning de tous les stages mis en place, qui diffuse ponctuellement les appels à candidatures et qui se déplace au CFPA pour informer les stagiaires sur les aides à l’embauche. Le CFPA accueille de nombreux intervenants extérieurs, comme des représentants d’entreprises et cette structure ne se contente pas uniquement de former les stagiaires, elle essaie dans la mesure du possible de les aider à trouver un emploi.

 

            Il faut aussi considérer le fait que ces stagiaires sont des demandeurs d’emplois à zéro compétence. Le CFPA agit là où le système scolaire a échoué. Les formations du CFPA leur apportent des techniques de base et certaines formations comme celle de « technicien informatique » durent jusqu’à 46 semaines, il y a donc une attente. Toutes les formations prévoient entre 12 et 15 places, et si les métiers du tertiaire ont la cote, la direction du CFPA nous a indiqué une légère démotivation pour les métiers du bâtiment en 2007. Devant le succès de l’initiation à la bureautique et à l’informatique, et pour répondre à la demande de personnes qui étaient plus intéressées par le perfectionnement que par l’insertion dans le monde du travail, le CFPA a ouvert des cours du soir, en proposant à ces stagiaires en particulier une participation pour leur assurance de responsabilité civile. Ce paiement reste minime[2]

 

            Pour conclure, les ambitions de décentralisation de ce centre de formation à Raiatea ou à Taravao sont louables et elles doivent encourager les déplacements vers les archipels éloignés en proposant, bien sûr des formations qui cadrent avec notre environnement îlien. On nous a affirmé qu’il y avait une demande de décentralisation dans les archipels mais que ce sont des demandes épisodiques. Ceci n’empêche pas d’explorer une flexibilité de la formation, sachant que les formations à distance ont eu beaucoup de succès. Evitons le placage d’un organisme sur un autre. Le CFPA n’est pas l’AFPA métropolitain : ces établissements existent pour répondre aux besoins de mains d’œuvre des entreprises. Nous devons encourager les actions du CFPA, et pour cela, lui permettre d’être véritablement réactif.

 

Je vous remercie de votre attention.



[1] Association nationale de formation pour les Adultes

[2] 4500 fcfp pour le stage

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