La convention du financement des Maisons familiales rurales avec l'Etat

Publié le par TEMOTEM


Intervention de Monsieur Temauri FOSTER

(Séance du 2 juillet 2009)

 

 

Rapport N°48-2009 relatif à un projet de délibération portant approbation de l’Etat et la Polynésie française relative au fonctionnement des maisons familiales et rurales de Polynésie française au titre des années 2009/2010 à 2013/2014

 

Monsieur le Président de l’Assemblée de la Polynésie française,

Monsieur le Président de la Polynésie française,

Mesdames et Messieurs les ministres,

Mesdames et Messieurs les représentants à l’Assemblée de la Polynésie française, chers collègues,

 

L'insertion professionnelle des jeunes rencontre un écho profond dans la population, dans la mesure où elle se trouve au premier chef concernée par les conditions d’entrée dans la vie active des nouvelles générations.

Le traitement de cette question donne lieu à l’actualisation de politiques publiques, dans des domaines aussi divers que ceux de l’enseignement, du marché du travail ou encore des systèmes de formation.

Force est de constater que l’insertion des jeunes de moins de vingt-cinq ans demeure préoccupante au regard de l’accès à l’emploi. Dans un contexte général de permanence d’un chômage de masse, les efforts conjugués de l’Etat et des partenaires sociaux sont une véritable aubaine.

Bien que globalement le diplôme reste une arme contre le chômage, une analyse affinée laisse apparaître de profondes disparités en fonction du cursus suivi. Si les titulaires de licences professionnelles, de diplômes de troisième cycle ou encore de grandes écoles connaissent des taux de chômage croissants, la détérioration de l’insertion professionnelle est encore plus importante pour les jeunes titulaires de CAP ou de BEP. , Ce taux de chômage tend même à se rapprocher de celles des non diplômés de l’enseignement secondaire.

L’entrée dans la vie active des jeunes générations doit être considérée comme un objectif en soi, mais aussi comme un facteur fondamental du développement économique et social du pays.

Le défi de cette insertion ne peut toutefois être traité de manière satisfaisante indépendamment de la cohérence d’ensemble des politiques conduites dans le domaine économique et social. Il est bien évident qu’une chaîne de valorisation de la filière doit être mis en place afin d’assurer une fin logique et profitable aux élèves issus de ce genre de cursus.

Bien sûr le rythme de croissance de l’économie française s’avère insuffisant pour accroître le volume d’emplois. Il est indispensable que les politiques de relance de la croissance passent notamment par un niveau significatif de mesures de développement de filière. Donner l’accès à l’enseignement dans un secteur donné sans plan de développement de cette filière c’est comme donner les outils sans les moyens de réussite.

Notre société ne saurait en effet se satisfaire de politiques d’emploi trop peu renouvelées : tels que les contrats précaires proposés par le SEFI dans  le secteur agricole qui sont souvent le CEPIA et l’ICRA et qui sont malheureusement des emplois peu attractifs et des rémunérations peu motivantes.

 

Les perspectives de carrière sont vraiment peu stimulantes. Au titre des préalables, le groupe To Tatou Ai’a estime que l’intégration des jeunes dans la vie active doit s’entendre comme permettant de déboucher sur un emploi stable et de qualité de nature à favoriser le processus d’ascension sociale. Essentiellement quand la filière agricole souffre d’une image peu valorisante.

Par ailleurs, j’aimerai attirer l’attention de notre ministre de l’éducation quant au manque de motivation des jeunes diplômés issus des maisons familiales rurales (MFR) de Polynésie française. Seulement un quart de ces jeunes diplômés  poursuivent le cursus en se spécialisant dans une des branches qu’offre le lycée d’OPUNOHU, tandis que les trois quarts d’entre eux tentent de chercher un emploi. Une conseillère d’orientation serait peut –être à ce stade de la formation une alternative plus appropriée afin d’illustrer la spécification comme une voie vers un avenir meilleur. 

Traiter de l'insertion professionnelle des jeunes issus de l’enseignement agricole nécessite d’en identifier les différents freins et obstacles, en prenant en compte la diversité des situations des jeunes et en intégrant à la réflexion la temporalité de l’insertion professionnelle et sa réalité à court et moyen terme.

Il s’agit de tout mettre en oeuvre pour améliorer les conditions de l’insertion professionnelle de ces jeunes. Cela suppose de rapprocher le monde de l’éducation et celui du travail, sans pour autant concevoir la formation initiale sous le seul angle des exigences du marché du travail.

Cela implique également de repenser complètement les moyens d'accès à un premier emploi et, au-delà, de rechercher les réponses propres à permettre une insertion rapide et durable dans des emplois de qualité.

Enfin, s’il apparaît nécessaire de renforcer l’adéquation entre la formation et l’emploi, notre assemblée souhaite attirer l’attention sur l’article 9 de la convention et l’implication d’une lourdeur administrative que ne saurait gérer les formateurs.

Les conditions et modalités du contrôle financier de l’Etat sont particulièrement contraignantes et laborieuses. Il serait dommage de démotiver nos formateurs avec tant de rigueur. Le compte financier devrait normalement être suffisant et, en cas de doute, il serait toujours possible pour l’Etat de demander des précisions sur certaines opérations. Il est plus facile de fournir des justificatifs par la suite s’il y a un doute.

Par ailleurs, au-delà des aspects de procédures comptables, ne pourrait-on demander aux MFR, dont certaines souffrent de graves carences, de préparer un budget prévisionnel précis (fonctionnement et investissement) où seraient répertoriés, avec leurs coûts, les travaux à entreprendre chaque année, pour garantir des installations de qualité et aux normes ; de manière ainsi à renégocier avec l’Etat l’intégration d’un amendement sur l’augmentation de l’enveloppe prévue ? La reconduction simple de la convention n’est pas satisfaisante car elle ne prend pas réellement en compte les besoins des MFR, au fil des ans.

 

Quoiqu’il en soit, nous voterons donc pour l’adoption du présent rapport sous réserve d’amender l’article 9.

 

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