Intervention relative au projet de délibération relatif à l'affectation du résultat de fonctionnement 2011 du budget général ainsi qu’au report des crédits de paiement sur la gestion 2012.
(Séance du 03 juillet 2012)
Mme Liliane MAIROTO
Monsieur le Président de l’Assemblée de la Polynésie française,
Monsieur le sénateur de la Polynésie française,
Monsieur le président de la Polynésie française,
Mesdames et Messieurs les ministres,
Mesdames et Messieurs les représentants,
Mesdames, Messieurs,
L'affectation du résultat de fonctionnement 2011 du budget général allant presque en totalité au financement de notre besoin de financement sur la section d’investissement, le groupe TE MANA O TE MAU MOTU souhaite ne faire qu’une intervention pour les deux dossiers.
Notre budget d’investissement s’apparente en effet à la fois à du saupoudrage et à de la poudre aux yeux.
Notre constat est sévère mais la critique vaut pour tous les gouvernements successifs que nous avons connu ces dernières années.
Un saupoudrage d’abord car hormis une petite dizaine d’opérations, je n’en ai pas trouvé beaucoup au-delà de 100 millions de francs. Alors c’est vrai que le débarcadère à Puka Puka, le quai de Ohotu ou les aménagements d’abris-bus sur le réseau de Transport en commun se situent par exemple au-delà de ce montant.
C’est vrai aussi que nous ne parlons ici que des crédits de paiements reportés et que l’ampleur des projets se situe au niveau des autorisations de programme.
Mais quand même !
A suivre la longue liste des crédits d’investissements reportés on ne peut s’empêcher de rejoindre les conclusions des multiples rapports sénatoriaux ainsi que du rapport Bolliet sur notre politique d’investissement. Ils disent tous la même chose. A savoir que notre politique d’investissement éparpille nos moyens dans des petites opérations au lieu d’être cohérente et de se fixer des objectifs prioritaires à long terme. Et pourtant c’est bien parce que notre géographie et nos besoins sont éclatés que nous avons besoin d’une vision cohérente à long terme. Au lieu de compenser nos faiblesses structurelles nous les accentuons. C’est pour cela qu’il faut saluer une fois encore le travail de nos amis de la commission de l’aménagement. Le schéma d’aménagement devrait nous permettre d’atténuer cette pratique issue du passé. Il nous donnera normalement une vision d’ensemble en même temps qu’il nous permettra de programmer nos besoins d’investissements sur des périodes plus longues qui vont au-delà de deux ou trois années. En même temps l’efficacité d’un tel outil dépendra de l’usage de ceux qui voudront bien s’en saisir et de notre capacité à le coupler avec d’autres outils comme l’intercommunalité par exemple. Pourtant, il y a des régions métropolitaines, qui arrivent à programmer des politiques publiques sur des périodes de 5, 10 voir 15 ans. Pourquoi pas nous ?
Qui plus est nous n’arrivons pas à les mener à bien à cause « de notre faible niveau d'exécution des opérations ». C’est dans le rapport de la commission des finances. Cette même commission note d’ailleurs qu’avec le report ici de 15 milliards « l'enveloppe des crédits de paiement votés pour 2012 passera à 61, 77 milliard CFP. Mais que dans le même temps « La part consacrée en 2012 aux programmes d'investissement s'établit à 32,7 milliard CFP, soit deux fois le montant des dépenses d'investissement exécutées en 2011 ».
En somme cela veut dire que tout en inscrivant 32,7 milliards nous savons que nous n’exécuterons pas plus de 15 ou 16 milliards. C’est deux fois moins et c’est surtout en baisse constante depuis quelques années.
Et c’est là que notre budget d’investissement s’apparente à de la poudre aux yeux en affichant des ambitions que nous sommes loin d’atteindre.
Certains disent que nous n’avons pas le tissu économique pour absorber une dépense publique beaucoup plus importante. Je ne sais pas. Ce que je sais en revanche, c’est qu’il ne sert à rien de se faire plaisir et de promettre ce que l’on ne peut tenir.
Je vous remercie.