EPIC Vanille de TAHITI

Publié le par TEMOTEM

TE MANA O TE MAU MOTU

Justine TEURA

 Projet de délibération portant approbation du compte financier et affectation du résultat de l’Etablissement public « Vanille de TAHITI » pour l’exercice 2006

 

Monsieur le Président de l’Assemblée de la Polynésie française,

            Monsieur le Président du gouvernement de la Polynésie française,

            Mesdames et Messieurs les Ministres,

            Mesdames et Messieurs les Représentants,

            Chers Journalistes, chers Internautes,

En 2004, 800 millions de F CFP de subventions ont été accordées au lancement de l’EPIC Vanille de Tahiti.

Au 31 décembre 2007, il n’existe plus de fonds de roulement et les seules dépenses permises, vont aux charges de fonctionnement. La situation actuelle ne s’est pas améliorée, avec un trou de 50 millions qu’il faudra combler.

Edifiant dysfonctionnement d’un EPIC engageant des fonds publics ! Notre vanille a un arôme authentique, apprécié de tous les connaisseurs, mais il existe aujourd’hui une sérieuse concurrence internationale. Mais pire que la concurrence internationale, le flou local de nos infrastructures agricoles impliquées dans la production vanille est à résoudre.

Nous sommes tous présents dans cet hémicycle, non pas pour condamner qui que ce soit, mais pour nous concerter sur le compte financier 2006 de l’EPIC Vanille qui a été repoussé à deux reprises, sans doute parce qu’il était dérangeant pour les politiques qui le présentaient.

Le conflit réside, aussi, apparemment, dans des chevauchements de responsabilités, qui empêcheraient le bon développement de la qualité de la vanille de TAHITI. Nous entendons plusieurs sons de cloches : il est temps de trancher sur l’avenir de l’EPIC Vanille de Tahiti, d’éclaircir ses objectifs, non pas dans l’intérêt des personnes mais dans l’intérêt du pays. Le destin de cet EPIC me semble étroitement lié à celui du SDR et à la modernisation de notre agriculture.

Tout d’abord, je suis d’accord avec l’ex-ministre des Finances, Madame Armelle Merceron, lorsqu’elle affirmait dans une interview accordée à la Dépêche Eco de juin 2007 que, je cite, « le recours systématique à l’argent public pour renflouer ces sociétés n’était plus possible »

En effet, l’intérêt d’un Etablissement Public et Commercial, c’est bien d’intervenir lorsque le secteur privé fait défaut, ou lorsque le gouvernement veut mettre en application des directives politiques et économiques bien précises.

L’EPIC n’est pas là pour trouer les finances publiques.

L’Etablissement Vanille de Tahiti a pour intérêt, « la promotion et la culture de la Vanille de Tahiti », il emploie environs 66 agents ; on estime à zéro ses recettes et sa dernière subvention a été réduite à 150 millions de FCFP alors que ses dépenses de fonctionnements sont évaluées à 260 millions de F CFP. 

Ceci explique cela et aujourd’hui, le fonds de roulement est épuisé. Quant au marché international de la Vanille, il est de plus en plus contraignant pour les productions locales.

            Rappelons qu’à l’origine, l’Etablissement Vanille de Tahiti est un démembrement du Service de Développement Rural, qui a eu pour mission le développement agricole pour les productions végétales. Le SDR, intervient dans la production lorsqu’il s’agit de contrôler la qualité des gousses de vanille. Il semblerait que les agents de l’EPIC Vanille soient réduits à l’observation quant aux décisions prises par les contrôles du SDR, et ils estiment que la situation ne seraient pas telle quelle s’ils avaient pu être acteurs de la production de Vanille du début à la fin. Il est donc clair que l’Etablissement Vanille de Tahiti souhaite une certaine émancipation du SDR.

            Sans parti pris, deux solutions se posent sur la mésentente au niveau des responsabilités et de la production. Le fait est que cet EPIC ne peut plus continuer à développer des programmes, tel que celui de la production sous ombrières, avec la corde au cou.

            Nous pouvons soit, revenir à une solution antérieure à 2003, solution radicale qui réintégrerait les programmes dans le SDR ; je doute sérieusement que cette solution soit appréciée. Un retour en arrière serait facteur de tensions et de sentiment d’injustice pour les nombreuses personnes qui se sont investies dans cette production.

            Soit nous pouvons maintenir cette structure de l’EPIC vanille de Tahiti et répondre à nouveau à ses besoins financiers, mais sous conditions.

Dans quel cas, cela demanderait un effort conséquent d’investissement public, quand les résultats sont médiocres. Si nous choisissons cette option, nous devons l’accompagner d’une volonté de moderniser le secteur agricole, avec plus de transparence, d’éclaircissement des responsabilités. Serait-il possible, par exemple, de repenser le SDR en deux branches, chacune bien définie ? C'est-à-dire, la mise en place d’une structure de développement et la mise en place d’une structure de contrôle qui aurait en charge la biodiversité.

            Car à mon humble avis, il ne faut pas s’arrêter au bilan financier, pour ne résoudre que la situation financière de l’EPIC ; cet exercice financier n’est que le pic de l’iceberg, nous devons remettre en question la structure dans son ensemble, instaurer et superviser le dialogue entre le SDR et l’Etablissement de la Vanille de Tahiti. Ce dialogue a été établi lors de l’audit, mais ensuite ?

            Nous devons repenser notre politique agricole et je compte sur vous, Monsieur le Ministre, pour réunir les parties concernées et agir immédiatement car, c’est de l’argent public qu’il s’agit.

Il est donc vital que nous trouvions une solution à ces problèmes de responsabilités entre le SDR, la Chambre de l’Agriculture et l’EPIC vanille de TAHITI. On m’a assurée, qu’après la publication du rapport d’audit de septembre 2006, il y avait eu des concertations et des réunions de travail des responsables du SDR de l’EPIC Vanille de Tahiti. C’est à vérifier, nous ne voyons pas encore les résultats. Mais écoutons les doléances des différentes parties afin de repenser notre politique agricole. J’ai confiance en les futures actions du gouvernement notamment en sa politique agricole. Il est nécessaire de repenser cette politique et dans le cas présent, de ne pas se contenter de renflouer les caisses mais d’éclaircir le paysage de la production à la commercialisation. Le but de tout cela, c’est l’optimisation de la Vanille de Tahiti, sur le marché international.

 

Je vous remercie de votre attention.

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