Sur l’accord relatif aux services aériens entre la Polynésie française et les Etats-Unis d’Amérique
Le trafic aérien à échelle planétaire, a une croissance annuelle de 5% à 6%. En pleine ère de mondialisation, les concurrences sont sans appel.
Un document du Service de la Navigation aérienne sur le trafic aérien commercial international en Polynésie française, couvrant la période de janvier à décembre 2007, fait état d’un coefficient moyen de remplissage de 81% pour la côte ouest des Etats-Unis[1]. Les routes de l’Australie et de la Nouvelle Zélande ont également donné de bons résultats avec des taux de remplissage de 83%.
Cet accord relatif aux services aériens entre la Polynésie française et les Etats-Unis, a été initié en 2002 par le service de l’aviation civile et c’est le fruit de négociations entamées par monsieur Jean-Christophe Shigetomi, Directeur de l’Aviation Civile, avec des partenaires américains.
Les documents que nous avons en annexe, portent la signature de monsieur Temaru, car le bon sens voulait que l’expansion du trafic de notre compagnie aérienne soit approuvée, quelle que soit la couleur politique du gouvernement en place. Je rejoins mon collègue autonomiste Jean-Christophe Bouissou, qui lors de la commission, a affirmé, qu’à ce stade, « on engage des institutions et des Pays, et non pas des hommes. »
Cet accord, donc, vise à faire accéder la Compagnie au Tiare aux Droits de 5ème liberté. Le droit de cinquième liberté est une autorisation d’emprunter des routes aériennes internationales et elle va permettre à AIR TAHITI NUI de se libérer d’un trafic qui la confinait à quelques points intermédiaires dans sa desserte entre la Métropole et la Polynésie française.
Air Tahiti Nui est une Société d’Economie Mixte, créée en décembre 1996, qui accuse, à ce jour, un déficit régulièrement croissant de 3,5 milliards F CFP.
Pourtant, Air Tahiti Nui est l’une des compagnies dont les services sont généralement très appréciés. Le trajet New-York- Papeete fut, à mon avis, une excellente initiative mais la communication confiée à Saatchi & Saatchi s’est malheureusement révélée être un feu de paille, très coûteux. En effet, en ce qui nous concerne, Saatchi & Saatchi entendait « sensibiliser 600 personnes par semaine sur les plus de 1 million de voyageurs dit « visionnaires » qui seraient devenus des ambassadeurs de la Polynésie française. »[2] Avec le package « TAHITI WEEK », Air Tahiti Nui a voulu porter le nombre de visiteurs américains de la côte Est de 15 000 en 2005 à 35 000 en 2007. Ce fut un beau projet, qui n’a, hélas, pas porté ses fruits, puisque le taux de remplissage évalué sur la période 2007 est de 55% et qu’il n’y a eu, au total, que 31 085 passagers transportés sur 55 566 sièges offerts[3].
Nous espérons donc, que ce nouvel accord d’expansion du trafic aérien et qui défend une clause de réciprocité, permettra à ATN de développer son marché en lui permettant une marge de manœuvre commerciale vis-à-vis des compagnies aériennes étrangères. La permission du droit de 5ème liberté, c’est aussi la possibilité pour ATN de faire des accords commerciaux avec les autres compagnies pour pouvoir apposer le code ATN sur tout le tronçon.
L’accès aux Droits de cinquième liberté va permettre aux passagers de la Compagnie au Tiare, une plus grande aisance pendant les escales. En effet, grâce à cette ouverture juridique, il n’y aura plus besoin, par exemple, de faire réenregistrer son bagage, une étape qui peut s’avérer fatigante ou désobligeante pour le voyageur.
Ce projet libéralise donc la route aérienne, en fonction des compétences de la Polynésie française. J’insiste sur le principe de réciprocité qui va permettre d’affluer le trafic aérien dans notre zone, il est donc à prévoir un plus grand développement touristique suite à cet accord.
L’impact ne sera pas direct mais il se répercutera immédiatement sur le service de l’enregistrement des bagages. Les difficultés que rencontrent Air Tahiti Nui, depuis 2004, ne doivent pas pour autant cristalliser son expansion et c’est pourquoi nous sommes en faveur de l’accession au droit de 5ème Liberté, qui permettra une meilleure flexibilité de desserte internationale pour la Compagnie au Tiare.
[1] Côte Est : 55% seulement de taux de remplissage, mais s’il s’agit d’une escale dont la destination finale est la France métropolitaine, le taux de remplissage est évalué à 88% pour la côte Est. Document fourni par le bureau des Statistiques et redevances aéronautiques.
[2] Information obtenue sur le site d’Air Tahiti Nui
[3] Bureau des statistiques et redevances aéronautiques tableau I.4