Sur le Riz blanc, Produit de Première Nécessité

Publié le par TEMOTEM

Mme Léonie MATAOA

Rapport 51-2008 relatif à un projet de délibération portant modification n°2 de la délibération n°2008-2 APF du 20 mars 2008 approuvant les budgets des comptes spéciaux pour l’exercice 2008



        

Je ne m’attarderai pas sur le FRPH, puisque notre assemblée y a consacré de très longues discussions. Notre pays ne peut plus se contenter de porter des œillères face à la baisse des ressources pétrolières et je soutiens le gouvernement TO TATOU AI’A qui estimera plus important d’utiliser 6 milliards de FCFP dans le social et l’investissement, plutôt que dans l’engrenage d’un fonds de régulation des prix des hydrocarbures. Il existe d’autres alternatives à développer en matière d’énergie, et notre pays devra considérer d’autres options, telles que le bio carburant.  

Je préfère aujourd’hui, me concentrer sur une autre réalité : celle du riz blanc.  Depuis avril 2008, il sévit une crise alimentaire internationale. Le prix du riz blanc n’a jamais été aussi élevé depuis 1970 et en un mois, il a augmenté de 50% en Thaïlande, 1er producteur de riz mondial[1].


Suite à cette conjoncture, l’Inde, la Chine et le Cambodge ont limité leurs exportations de riz blanc. La crise était telle que les paysans thaïlandais devaient garder leurs récoltes jour et nuit à cause des vols.


Tout ceci nous concerne indirectement, puisque les Polynésiens sont de grands consommateurs de riz. Le riz blanc est la base de notre alimentation. Donc, il est bienvenu que notre gouvernement prenne l’initiative d’augmenter de 50 millions de FCFP la subvention de ce produit de première nécessité. Cela représente, comme il est indiqué dans notre rapport, une augmentation considérable de 35% ; elle est inévitable, elle est primordiale.


Cette subvention veille à ce qu’une partie de notre population ne soit pas pénalisée par la crise alimentaire mondiale. Il faut savoir que pas plus tard que la semaine dernière, le prix du riz blanc a monté en flèche et qu’un de nos importateurs a demandé un remboursement de 15 millions de FCFP à la Polynésie française.
[1]


Dans les archipels éloignés, les produits de première nécessité doivent être tarifés de la même façon qu’à Tahiti. Sachant que le coût du fret est pris en charge, il ne devrait pas y avoir de différence de prix. Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas. L’augmentation du prix du baril du pétrole est une épine dans le pied des armateurs, mais aussi de la Polynésie française.


Le Centre des Tuamotu-Gambier déploie des agents dans les îles pour justement contrôler les prix des PPN. Les circonstances géographiques font que ces mesures de contrôles sont programmées à l’avance. En effet, il faut faire coïncider les vols et les bateaux pour ne pas bloquer les agents dans telle ou telle île. Tout cela rend les contrôles des prix bien difficiles, mais ce n’est pas par manque de volonté. Sur toute la Polynésie, il y a 8 contrôleurs en prix et 4 contrôleurs en fraude seulement.


Nous ne pouvons qu’approuver la démarche de notre gouvernement d’approvisionner le compte spécial FSPPN car toute île étant une économie fermée, nous sommes dépendants des importations, et plus particulièrement ici, de l’augmentation du prix du riz blanc. Nous pourrions, certes, tenter de produire du riz en Polynésie française mais ce ne serait pas rentable, le coût de production étant élevé.


           
L’effort de notre gouvernement de palier à la crise alimentaire internationale, afin que notre population ne soit pas pénalisée, est louable. Nous serons donc en faveur de ce projet de délibération.

 

Je vous remercie de votre attention.

 



[1] Source : Service des Affaires Economiques



 

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