Débat d'ouverture de la session budgétaire

Et si la paix n’était pas qu’un argument d’union politique, mais plutôt une pensée sincère qui nous réunirait toutes et tous dans l’intérêt de notre pays ?

Quoi qu’on puisse dire de notre majorité, une majorité « boiteuse » comme vous le pensez, Monsieur le Président, je dirais plutôt une majorité relative, unie, qui réaffirme son soutien au Président de notre pays et aussi à son gouvernement, une majorité relative qui nous a permis d’améliorer nos comportements au sein de cette assemblée et de permettre des réformes, de respecter des demandes faites par l’opposition.

Nous, les îliens des Archipels, nous avons choisi l’autonomie avec TO TATOU AIA, parce que le programme politique de cette union met les archipels au centre du développement de notre pays.

Parce que, aussi, les ministères travaillent en symbiose, et que l’environnement n’est pas un simple label à la mode, mais une réflexion de sauvegarde et d’infrastructure pour protéger les populations des atolls.

Qui, ici, n’a pas d’ancêtre paumotu, des Gambiers, des Australes ou des Marquises ? Oui, les Archipels sont bien représentés dans ce gouvernement, et c’est peut être ça, le vrai changement :

Considérer enfin tous les Polynésiens, qu’ils soient de Tahiti ou d’ailleurs, qu’ils ressemblent à des Popa’a, des Ma’ohi ou des Chinois, considérer que tous les Polynésiens sont frères et sœurs et que la paix, la vraie, ne peut pas naître de la rancune, mais de la volonté sincère, honnête, de donner le meilleur et d’exiger le meilleur de nous-mêmes, pour l’amour de notre pays.

Malgré tout ce qui nous a divisés, ce qui nous divise et ce qui nous divisera, nous devons rester en contact avec notre population, nous devons respecter notre électorat en travaillant et en défendant ce que nous considérons être le plus adéquat, le plus adapté, à notre culture et à nos gens.

Je ne reviendrai pas sur les causes de cette instabilité ou sur les résultats en baisse de notre économie ; tout a été dit par celles et ceux qui sont intervenus avant moi. Après avoir entendu toutes les interventions, particulièrement celle de Hiro, je me rappelle de ce qu’avait demandé notre ministre, Madame Armelle Merceron qui souhaitait que nous travaillions tous ensemble.

Ce que nous voulons, c’est protéger notre pays des conflits ethniques et idéologiques, et au nom de la Paix, cette paix que vous martelez Monsieur le Président,  nous voulons écrire une nouvelle page de notre histoire, celle d’une démocratie intelligente qui parle au peuple en respectant le peuple. Car îliens des Archipels éloignés ou Tahitiens de l’île administrative, nos enfants sont témoins de l’avenir que nous voulons bien leur offrir.

Un avenir de paix, de partage, de partenariat avec l’Hexagone. Mais avant de partager avec l’autre, apprenons aussi à partager entre nous.

C’est pour cela que TE MANA O TE MAU MOTU ne sera pas la source de l’instabilité, mais sera aux côtés de celles et ceux qui respectent les îliens, qui respectent les habitants des Archipels, et qui respectent l’expression de la libre pensée.

Nous réitérons aujourd’hui, à l’ouverture de cette session extraordinaire, notre soutien au gouvernement de TO TATOU AIA, sans ambigüité. Notre pays ne peut plus être la proie de complots politiques divers, et l’opposition a son rôle à jouer, un rôle de critique constructive et non pas de sabotage. Car si c’est la paix qui motive les hommes, alors, c’est l’intelligence qui doit les guider.