Projet de délibération sur les relations entre l’Etat et la Polynésie française en matière de Jeunesse et de Sports

Publié le par TEMOTEM


TE MANA O TE MAU MOTU

M.    Benoît KAUTAI

Séance du jeudi 2 octobre 2008

 

 

Projet de délibération portant approbation de l’avenant n°1 à la convention n°41-03 du 10 avril 2003 relative aux relations entre l’Etat et la Polynésie française en matière de Jeunesse et de Sports
 

 

Les prochains jeux du Pacifique Sud se dérouleront en 2011 en Nouvelle-Calédonie et les mini-jeux seront organisés en 2009 aux îles Cook. Nous avons une jeunesse qui ne demande qu’à bouger, qu’à représenter notre pays dans des compétitions sportives diverses dans le Pacifique, mais aussi partout dans le monde. Le Sport, ce n’est pas uniquement de la prévention dans le domaine de la Santé, c’est aussi la meilleure façon de nouer des liens entre des communautés différentes. Il faut croire au Sport ! C’est une alternative salvatrice contre la drogue, l’alcoolisme, la violence. Le Sport, c’est aussi l’intégration de nos jeunes dans leurs propres communautés. 

Notre volonté politique, lorsque nous faisions campagne en février 2008, était d’harmoniser toutes les formes d’actions en innovant une politique globale de la Jeunesse.  

Qu’est-ce que ça voulait dire ? Et bien, ça voulait dire « aménager et créer de nouveaux équipements, des espaces publics d’expression de loisirs pour les jeunes », ça voulait dire créer des auberges de jeunesse, engager des échanges inter-archipels, en créant des bourses de projets. Pour ce qui est du Sport, notre programme politique s’engage à dépolitiser les aides aux associations sportives, à établir un calendrier pluriannuel d’évènements sportifs nationaux et internationaux ; l’une des mesures phares de ce programme est l’ambition d’un palais des sports et de spectacles[1] 

La population jeune est majoritaire en Polynésie française et elle gère elle-même son isolement : Que ce soit aux Marquises ou aux Tuamotu, la jeunesse fait avec ce qu’elle a. Avec nos 118 îles, éloignées les unes des autres, notre Jeunesse est mise à l’épreuve dans son désir de compétitions sportives : les déplacements et les organisations sont beaucoup plus coûteux que si nous vivions sur une seule terre. 

Si tout est question de volonté pour les sportifs, on ne peut pas véritablement agir sans moyens.  

Ceci dit, le projet de délibération présenté soumet un avenant relatif à une convention entre l’Etat et la Polynésie française. On dit beaucoup, en ce moment, que l’Etat se désengage en Polynésie française. Hors, il apparaît dans ce dossier que l’Etat a en fait augmenté sa participation en apportant à la fois une aide humaine, avec les agents de la mission d’aide d’assistance technique (MAAT), et une aide financière.

Ces sept millions de F CFP attribués pour la réalisation d’un programme sport sont intégrés à 124 millions de FCFP, désignés intégralement à la promotion du Sport.

Les chiffres parlent sur l’investissement financier de l’Etat en matière de sport en Polynésie française : ainsi, la commission dévouée au développement sportif (commission du CNDS) a émis son avis sur des attributions de subventions totalisant 187 millions de FCFP en 2008 et sur ces 187 millions, 137 millions viennent de l’Etat et 50 millions de la Polynésie française.[1]

On nous a assuré qu’il y avait une répartition des aides sur toutes les îles : ces demandes de subventions seront, de toute façon, revue par la commission du contrôle budgétaire. Des associations de Rurutu, de Rimatara ou encore de Ua Pou ont reçu des aides pour la mise en place d’initiatives sportives[2] . En 2005, une étude réalisée a montré que l’endroit où il y avait le plus de demandes, « les plus cohérentes et les plus suivies », était les Marquises. Ensuite les Iles du vent, les îles sous le vent, les Australes puis les Tuamotu.

Je constate qu’il existe une véritable demande de notre jeune population pour le Sport, et je m’en réjouis. Nous nous devons donc de répondre à ces attentes, en mettant en place, sans plus tarder, les mesures ambitieuses de notre programme. Face à ces demandes et ces attentes, décentraliser la mission d’aide et d’assistance technique vers les Archipels semble aussi logique. Nous avons aux Marquises 2 agents de la Jeunesse & Sport, mais ce n’est pas forcément le cas dans les autres archipels éloignés.


Enfin, je souhaiterais rappeler une de ces idées florissantes qui était née pendant le 1er Taui mais qui n’a jamais vu le jour, puisqu’elle implique essentiellement l’investissement des communes. Il s’agissait de construire des centres de sports[1] comme cela se fait aux Etats-Unis. Ce sont des centres ouverts à toutes et à tous, à des personnes de tous âges vivant dans une même commune, avec une participation financière mensuelle minime et abordable, qui ne dépasserait pas 2000 francs par mois. Un centre de musculation, mais aussi un centre où les femmes peuvent se retrouver pour des cours d’aérobic ou de yoga. Le Sport doit être accessible à toutes les Polynésiennes et à tous les Polynésiens. Et les Polynésiens aiment le Sport : constatez le succès du stade Bambridge à Papeete, tous les soirs.

C’est un lieu propre, bien entretenu et convivial. Chez nous, le sport de plein air sera toujours privilégié car nous aimons les éléments naturels : le surf, la randonnée, le motocross, et j’en passe. Ainsi, la « promotion du sport pour le plus grand nombre » est certes une question d’argent, mais aussi et surtout, une réelle volonté politique. J’encourage notre gouvernement à travailler dans ce sens.

 

Je vous remercie de votre attention.



[1] du style « YMCA »



[1] Information : Gérard Dubois, inspecteur de la Jeunesse et des Sports, chef de la mission d’aide et d’assistance technique.

[2] Rurutu : association Hei poe ; Rimatara : association Hei ; Ua Pou : association Hei Toa Tini




[1] Egalement l’adoption d’un statut de l’athlète

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