Les élus de l'assemblée ont longuement débattu du projet de délibération relatif à la prise en charge du fret pour le coprah, les produits de première nécessité et l'eau embouteillée

Publié le par TEMOTEM



Intervention de Monsieur Temauri FOSTER

(Séance du 28 mai 2009)

 

 

Rapport N°23-2009 relatif à un projet de délibération modifiant la délibération N°95-118 AT du 24 août 1995 relative à la prise en charge par la Polynésie française du fret du coprah et des produits de première nécessité et de l’eau embouteillée.

 

Monsieur le président de l’assemblée de la Polynésie française,

Monsieur le sénateur

Monsieur le Président de la Polynésie française, Monsieur le Vice-président

Mesdames et messieurs les ministres,

Mesdames et messieurs les représentants à l’assemblée de la Polynésie française, chers collègues,

Mesdames et messieurs les journalistes,

A tous ceux qui nous regarde via Internet

Cher public, chers amis,

 

 

 Initié par la majorité To Tatou Ai’a il y a quelques mois, ce texte nous parvient enfin pour examen en séance plénière.

 

Enfin, les archipels ne sont pas oubliés. Enfin nous pensons au développement cohérent et global de notre territoire ! Enfin, après 6 mois et plus de 200 millions de francs perdus pour le bénéfice de nos concitoyens des îles… Le texte aurait pu, en effet, être adopté beaucoup plus tôt, le système aurait donc pu, déjà, porter ses fruits, dans un contexte où toute mesure est bonne à prendre, où toute tentative de relance ne doit pas être occultée.

 

Peu importe… L’essentiel étant, qu’aujourd’hui, ce texte aboutisse enfin.

 

Au-delà d’une simple idée d’assistanat, philosophie développée dans la mouture initiale du texte, c’est désormais une véritable envie d’accompagnement et de soutien pour permettre la mise en place d’une réelle activité économique dans les îles, tenant compte de leurs difficultés structurelles et endogènes.

 

Au-delà des produits de première nécessité et des produits issus des cultures locales, destinés plus à maintenir les populations dans les îles qu’à favoriser un réel essor économique ; c’est aujourd’hui un texte qui vise à permettre à nos îles d’intégrer, à un coût raisonnable, des circuits économiques viables.

 

Alors, clairement, et non pas seulement parce que ce texte est issu de To Tatou Ai’a, nous sommes pour, et plus que pour !!

 

Il était temps que nos concitoyens des îles soient intégrés dans notre développement économique. Avec les années, l’écart se creusait entre une île, Tahiti, centre de toutes les activités, souvent d’ailleurs grâce aux produits des îles, et les autres îles, qui ne bénéficiaient que de mesures d’aides et d’assistance.

 

Oh, bien sûr, ce texte ne résoudra pas le déficit de développement actuel. Mais c’est un premier pas qui permettra déjà, de permettre aux populations de disposer d’un pouvoir d’achat un peu plus conséquent qu’aujourd’hui, faisant, sans doute, démarrer une consommation nécessaire mais encore trop réduite pour le moment.

 

Ce texte a, par ailleurs, le mérite d’être précis et flexible.

 

Précis parce que c’est produit par produit que l’aide sera attribuée. Ce qui permettra une meilleure traçabilité dans l’usage des fonds publics.

 

Mais aussi, et surtout, cela permettra, dans le cadre de la mise en œuvre de nos politiques publiques relatives à l’économie, de soutenir des filières en crise ou qui entre dans le cadre d’une action gouvernementale de développement de tel ou tel secteur d’activité.

 

Mis en cohérence avec un schéma de développement plus global, ainsi que l’organisation des filières à l’export, c’est l’ouverture vers un avenir meilleur pour les produits de nos îles. Produits à la qualité reconnue, à l’intérêt économique avéré, mais qui n’ont jamais véritablement bénéficié d’un soutien durable et visionnaire.

 

Plus simplement, il permettra, éventuellement, comme cela a été relevé en commission, d’inciter nos populations des îles à préférer des matériaux peut-être plus respectueux de l’environnement, tel que le bois… pour la construction des bâtiments.

 

Flexible car la définition de ces produits se fera par arrêté ministériel.

 

Je me permettrai une petite entorse en me remémorant, il y a quelques mois, ces séances où l’on nous faisait croire qu’il était plus prudent d’intégrer l’ensemble des dispositions d’un dispositif dans une délibération ou une loi du pays. Bref… ce n’était que pour l’anecdote.

 

Mais nous conviendrons tous ensemble qu’il est beaucoup plus aisé, pour ce genre de dispositifs, qui a vocation a s’adapter à un contexte fluctuant, de prévoir les modalités d’application dans un arrêté.

 

En revanche, et là encore, ce problème a été fortement soulevé en commission, les mesures de contrôle devront être précisées.

 

En effet, nous savons tous, il n’est plus nécessaire de nous voiler la face, qu’il est très difficile d’effectuer des contrôles sur place tant il est vrai que « radio cocotier » fait le plein d’audimat dans les archipels !!

 

Or, là aussi, il ne faut pas s’en cacher, il est fort probable que ce système soit dévoyé pour grossir qui une marge, qui du fret… ou que sais-je encore ! Et cela au détriment final du consommateur qui est pourtant censé être le premier bénéficiaire de la mesure.

 

Il a été envisagé de faire appel aux « mutois » pour effectuer ces contrôles. Pourquoi pas ! Le « mutoi » est souvent respecté et admis dans les îles. Il serait donc tout à fait légitime à effectuer ces contrôles sans trop de réticences de la part des personnes concernées.

 

Mais il conviendra de leur donner les moyens pour effectuer ces contrôles : moyens financiers si besoin est mais aussi, et surtout, moyen technique au travers de formations, de stages et d’un accompagnement du Service des Affaires Economique notamment.

 

Il est primordial, en tout état de cause, d’assurer la pérennité de ce système en évitant son détournement. Nos îles méritent que l’on garantisse leur développement, qu’on les accompagne sur le chemin de la modernité, de la façon la plus objective, la plus neutre, et la plus générale qui soit.

 

Notre gouvernement doit tout mettre en œuvre pour suivre l’application de ce système.

 

La définition des matériaux concernés pourrait éventuellement être établie en concertation avec les représentants des entreprises, commerçants mais aussi des consommateurs des îles.

 

Puisque nous souhaitons développer des filières, ce système pourrait être la première pierre pour l’organisation des professionnels et des consommateurs dans les îles.

 

Ces quelques idées éparses évoquées devant vous, le sujet appelant une réflexion beaucoup plus poussée et beaucoup plus large, c’est donc avec le plein soutien du groupe To Tatou Ai’a que ce texte sera adopté.

 

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