Intervention relative à l'approbation de la charte de l'éducation
Intervention relative à l'approbation de la charte de l'éducation
(Séance du 07 juillet 2011)
Mme Liliane MARITERAGI-MAIROTO
Monsieur le Président de l’Assemblée de la Polynésie française,
Monsieur le Sénateur de la Polynésie française,
Monsieur le Président de la Polynésie française,
Mesdames et Messieurs les ministres,
Mesdames et Messieurs les représentants,
Mesdames, Messieurs,
Avant de rentrer dans le vif du sujet, je m’étonne, en page 3 du rapport, de la disparité entre le nombre d’élèves constaté en 2007 et celui affiché en 2010. On passe en 3 ans de 93 700 élèves à près de 72 000. Je souhaiterais que l’on puisse me confirmer la réalité de cette baisse.
En général, le point faible des « chartes » c’est leur caractère essentiellement déclamatoire. C’est à dire qu’elles sont très générales, pleines de bonnes intentions, remplies de belles phrases, mais elles sont rarement concrètes et on a bien du mal à voir comment ces déclarations seront suivies d’effet.
Cette charte n’échappe pas à la règle. On y lit, par exemple, que l’éducation est la priorité du Pays. La charte de 1992 disait la même chose. Pourtant, comme pour la culture, tout le monde sait que ce n’est pas tout à fait exact. Je ne dis pas que rien n’a été fait et qu’il n’y a pas de progrès. Mais l’enseignement n’a jamais vraiment été LA vraie priorité du Pays. En 2010, on a dépensé un peu moins de 8.8 milliards sur cette mission. Ce n’est pas zéro, je vous l’accorde, mais de là à dire que c’est la priorité, il y a un pas. Ce que je veux dire c’est que ces déclarations ont une portée politique et symbolique évidente mais elles sont loin d’être suffisantes car elles n’ont pour beaucoup aucune portée concrète. Elles enfoncent souvent des portes ouvertes sans révéler aucune avancée tangible ni édicter aucune contrainte normative.
Néanmoins, je vois, dans ce projet, l’ébauche d’une autre manière de faire de la politique. Surtout grâce à son article 8. Le groupe Te Mana O te Mau motu avait déjà, il y a quelques semaines, salué les efforts pour systématiser une obligation d’évaluation des politiques publiques. Ce texte va plus loin et on ne peut que s’en réjouir. On pourra donc dans deux ans mesuré sur la base d’indicateurs ce qui marche et ce qui ne marche pas et ajuster ce qui a besoin de l’être.
Mais ce dispositif d’évaluation reste épars et mériterait à être généralisé et systématisé.
Pourquoi ne pas prévoir un projet de performances en début de mandat et un rapport de performances, par exemple à mi mandat. Cela permettrait aux élus ainsi qu’à la population d’avoir une vision globale de l’efficacité, de l’économie et de l’efficience des actions menées par les différents ministres et partant par le gouvernement en place.
Pour finir, je voudrais ici saluer l’apport du Haut Conseil. Sans lui, le projet initial de loi du pays aurait été dépourvu de portée juridique réelle tout en étant illégale.
Je vous remercie.