Intervention relative à la délibération 2010-29 du 05 août 2010 sur le prêt d'accès à la propriété.

Intervention relative à la délibération 2010-29 du 05 août 2010

sur le prêt d'accès à la propriété

Intervention de M. Benoit KAUTAI

(Séance du 05 mai 2011)

Monsieur le Président de l’Assemblée de la Polynésie française,

Monsieur le sénateur de la Polynésie française,

Monsieur le Président de la Polynésie française,

Mesdames et Messieurs les ministres,

Mesdames et Messieurs les représentants,

Mesdames, Messieurs

Il nous est demandé ici d'entériner une augmentation de l'enveloppe consacré au PAP, le prêt d'accès à la propriété.

Cette demande d'augmentation est la conséquence d'un dépassement de l'enveloppe fixée le 05 août 2010 à un maximum de 6 milliards Fcp.

Mais comment est-ce possible ? Comment les banques ont-elles pu donner des accords au-delà de cette enveloppe. J'ai le sentiment que le pays se trouve être l'otage de ces dépassements accordés par les banques. Est-ce qu'on n'est pas en train en fait de sécuriser et d'assurer un surplus de chiffre d'affaire aux banques ? Peut être le ministre pourra t'il nous expliquer comment cela a t'il été possible ?

De plus, est-ce que cette mesure a eu un impact sur nos îles ?

Pour ma part, je pense que le problème du logement à Tahiti est dû à plusieurs facteurs :

Le prix en particulier celui des matérieux de constructions. La disponibilité foncière et l'indivision ensuite qui aggravent le problème du prix. Le financement des acquisitions et des rénovations par les organismes financiers aussi. Les banques ne sont pas très innovantes. La confiance aussi. Les conditions de vie (transports, quartiers, insalubres...), l'instabilité politique, la crise économique ne donnent pas aux résidents l'envie d'investir et de consommer. Enfin, il y a le problème de ce qu'on appelle l'exode rurale. Si l'île de Tahiti se trouve surchargée c'est aussi parce qu'il n'y a pas assez qui a été fait pour développer les autres îles de la Polynésie et que faute de travail dans leurs îles plusieurs générations de jeunes Paumotu, Raromatai, Marquisiens et des Australes ont fait le choix de quitter leur îles pour s'installer à Tahiti souvent dans des conditions très difficiles.

Je suis d'accord avec ce qui a été dit en commission. Le problème du logement est un problème de fond qui ne doit pas être traité comme un simple plan de relance à court terme. Tout comme une politique de l'eau nous avons besoin d'une politique du logement à 15 ou 20 ans. Mais je suis convaincu qu'il nous faut une réelle vision économique pour nos archipels.

Pour revenir au PAP, je pense qu'il faut faire attention à long terme de ne pas créer trop de charges financières pour le pays. Peut être que le ministre pourra nous indiquer l'impact de cette augmentation en terme de charge financière. Il faut aussi faire attention de ne pas éparpiller nos moyens. Le dossier sur le PEL nous rappelle que nous mettons déjà de l'argent dans cette mission. Il faut faire attention de ne pas créer un effet d'aubaine et concentrer nos maigres moyens uniquement pour les personnes les plus nécessiteuses, celles qui vivent dans des taudis et dans des conditions insalubres. Je ne pense pas qu'avec 500 000 Fcp par mois on fasse partie de cette catégorie. Il faut enfin faire attention de ne pas endetter les générations futures qui devront assumer les charges financières générées par ce dispositif.

Je vous remercie.