Intervention relative au plan de redressement

Publié le par TEMOTEM

 

 

Intervention relative au plan de redressement

(Séance du 18 août 2011)

 

 

0070

 

Mme Eléanor PARKER

 

 

 

Monsieur le Sénateur de la Polynésie française,

Monsieur le Président de la Polynésie française,

Monsieur le Président de l'Assemblée de la Polynésie française,

Mesdames et Messieurs les Ministres,

Mesdames et Messieurs les Représentants,

Mesdames, Messieurs

 

J’ai été un peu longue ce matin. Je m’efforcerai avec ce dossier d’être plus concise. Par ailleurs, je ne souhaite pas rentrer dans le détail des chiffres car ce qui compte ici c’est l’esprit.

 

Mon intervention sur ce dossier est placée sous le signe du courage. Car je pense que le courage c’est aujourd’hui ce qui fait le plus défaut dans notre classe politique.

 

Nous trouvons ici et là des représentants, surtout dans l’opposition, pour dire que ce plan de redressement n’est pas suffisant. Qu’il ne va pas assez loin. D’autres disent que ce plan ne les rassure pas sur notre avenir.

 

Je note tout de même que ce sont peu ou prou les mêmes qui ont été incapables, notamment l’année dernière, de présenter la moindre copie. Soit par manque de courage soit et c’est encore pire par simple volonté de refiler la patate chaude à qui voudrait bien la prendre. Par opposition, il faut donc bien du courage pour prendre les rênes d’un pays en grande difficulté et par extension pour présenter un tel document.

 

Sur le plan des enjeux je note et je salue, comme le directeur de l’AFD « la décision du gouvernement ». Une décision a été prise. On sort donc de l’immobilisme et cela tranche franchement avec ce à quoi nous avons été habitués. C’est un premier point. J’y vois là aussi le signe du courage.

 

Toujours sur le plan des enjeux il faut que chacun des téléspectateurs comprenne que « quand vous réformez vous vous attaquez à un certain nombre de rentes », un certain nombre de position que ce soit au sein de l’administration ou dans le secteur privé. Pensez vous que les plus riches sont d’accord de payer plus d’impôt pour une meilleure redistribution. Pensez vous que toutes les entrepreneurs souhaitent l’instauration d’une concurrence ? Alors certes il y a les affichages mais en réalité beaucoup de personnes se comportent selon ce que les politologues qualifient de « NIMBY » à savoir « Not In My Back Yard ». En clair, pour eux c’est : « changez tout mais pas chez moi ». C’est une attitude naturelle des individus. Toutefois, la force du politique c’est de savoir dépasser ces intérêts personnels. On peut imaginer que les pressions ont été fortes sur le gouvernement pour ne surtout rien faire.  Mais là encore il y a du courage dans ce document car certaines des grandes orientations ne font pas plaisir à tout le monde.

 

Maintenant, sur le plan de ce qu’il contient je note que l’Etat par l’intermédiaire de son bras financier relève « des avancées significatives ». Donc non seulement le gouvernement prend des décisions, des décisions qui ne font pas plaisir aux plus aisés mais en plus ces décisions ne sont pas anodines. Là aussi j’y vois du courage.

 

Toutefois, il ne faut pas faire dire à ce document plus que son objet.  Quand on parle de redressement ici on parle essentiellement de redressement des finances publiques qui est un préalable au redressement de notre économie.

 

Je l’ai dit tout à l’heure, nous devons nous méfier des décisions prises dans l’urgence et qui serait contreproductives.

 

Ce dossier c’est le premier acte du redressement économique de notre pays. D’autres devront suivre. Le gouvernement, et les élus que nous sommes le savent car c’est dans le corps même de la convention avec l’Etat.

 

J’étais hier présente à une réunion d’organisation sur la formation des élus. J’invite, d’ailleurs, au passage l’ensemble des élus à se saisir de cette question. Il est ressorti de cette discussion que ce qui manque cruellement à notre pays ce sont des politiques publiques qui fixent les objectifs que nous souhaitons nous assigner sur toutes les missions que ce sont celle du pays. Je parle ici des grands objectifs politiques sur lesquelles nous devons nous rejoindre. Laissez-moi vous donner un exemple :

 

Par exemple combien de tonnes de bananes ou de tarot souhaitons-nous produire dans 5 ans ou dans 10 ans ?

Combien de transports en public souhaitons-nous sur le grand Papeete dans 5 ans ? Quelle réduction des émissions de gaz à effet de serre souhaitons-nous dans 10 ans ? Quelle réduction de coûts liés à la santé souhaitons-nous sur le même horizon ? Quelle réduction des frais de personnel dans l’administration souhaitons-nous dans 10 ans ?...

 

On peut diverger sur les méthodes à employer pour atteindre ces objectifs mais sommes nous capables de voter ensemble des lois de pays programmant des objectifs pluriannuels.

 

C’est là aussi un travail qui n’est facile. L’Etat quand il voté cette manière de faire en 2001 a mis 5 ans pour le concrétiser dans son budget.

 

Je suis confiante. Je sais que ce gouvernement est un gouvernement courageux car même s’il ne récoltera pas tout de suite les fruits de son action et même s’il pourrait payer le prix d’avoir eu à gérer, en dernier, cette situation difficile, et bien il avance. Cela fait à peine quelques mois que ce gouvernement est aux commandes. Il lui reste une bonne année pour montrer que même en politique le courage est une vertu.

 

Je vous remercie.

 

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