Intervention relative au projet de délibération portant adoption du compte financier et affectation du résultat de l'EPAP
Intervention relative au projet de délibération portant adoption
du compte financier et affectation du résultat de l'exercice 2010 de l’EPAP
(Séance du 23 juin 2011)
Mme Liliane MARITERAGI-MAIROTO
Monsieur le Président de l’Assemblée de la Polynésie française,
Monsieur le sénateur de la Polynésie française,
Monsieur le président de la Polynésie française,
Mesdames et Messieurs les ministres,
Mesdames et Messieurs les représentants,
Mesdames, Messieurs,
Je ne me réjouis pas de la disparition de la seule entité publique en charge d’informer et de prévenir notre population dans les domaines de la santé, de l’éducation, de la famille et de la sécurité routière. Cela étonnera plus d’un puisque j’avais voté sa dissolution. Néanmoins ? Il faut être réaliste, on ne pouvait plus financer une entité dont les charges de fonctionnement avait fini par pénaliser la capacité de l’établissement à remplir correctement ses missions. Mais ces dernières restent essentielles et il faut que, sous une autre forme, nous assurions leur continuité.
Tous les jours on voit des lycéens ou des collégiens obèses. Tous les jours on continue de les voir se ruer vers ces roulottes qui sans scrupules leur vendent des aliments trop gras, trop riches, trop sucré. Tous les jours aux abords des lycées des jeunes fument leur pipette de paka avant d’aller en cours. Tous les jours les témoignages affluent de jeunes gens retrouvés en état de coma éthylique pour avoir à deux ou trois vidé des bouteilles d’alcool fort. Tous les week end des jeunes continuent de mourir sur les routes.
Notre société n’est plus la société que nous avons connue. 75% de la population vit en milieu urbain. Peut-on encore parler d’une Polynésie tournée vers sa terre quand nous mettons en place des programmes immobiliers ou les jeunes couples s’installent en appartement parce qu’il n’y a rien d’autre d’accessible. Leurs enfants seront des enfants de villes. Et puis c’est symbolique mais la multiplication des tags sont révélateurs d’une urbanisation de notre mode de vie. C’est un mouvement face auquel nous devons nous adapter car on ne pourra pas revenir en arrière.
Ces bouleversements appellent une prise de conscience et un accompagnement de la population par les pouvoirs publics. Or c’est exactement le contraire qui a été fait. Pendant longtemps rien n’a été fait pour préparer la population à ces changements.
C’est au pire criminel c’est au mieux suicidaire. Car l’absence d’accompagnement des jeunes générations par les pouvoirs publics revient finalement à ce qu’ils se tirent une balle dans le pied.
Ma crainte c’est que nous continuons dans cette voie. Car on ne peut pas laisser les consommateurs, les contribuables, les enfants, les familles complètement seuls face à ces bouleversements.
La prévention et l’information sont désormais éclatées entre plusieurs intervenants. La CPS vient elle-même de mettre en place une action de sensibilisation aux bienfaits du sport. Mais comment à l’avenir nous assurer une cohérence de la politique de prévention ? Cette politique étant primordiale pour l’avenir de notre pays n’est il pas envisageable de voter une loi du pays fixant nos objectifs en matière de prévention. D’ailleurs c’est ce que nous devrions faire pour chacun des programmes inscrit au budget du pays.
Je vous remercie par avance de bien vouloir m’indiquer la position du gouvernement sur cette question