Intervention relative au projet de loi du pays sur l'importation, la commercialisation et l'utilisation des pesticides en Polynésie française
Intervention relative au projet de loi du pays sur l'importation, la commercialisation
et l'utilisation des pesticides en Polynésie française.
(Séance plénière du 31 mai 2011)
Mme Liliane MARITERAGI-MAIROTO
Monsieur le Président de l'Assemblée de la Polynésie française,
Monsieur le Sénateur de la Polynésie française,
Monsieur le Président de la Polynésie Française,
Mesdames et Messieurs les ministres,
Mesdames et Messieurs les représentants,
Mesdames, Messieurs,
Le texte présent vise à mieux réguler les activités liées à la vente et l'utilisation de pesticides en Polynésie française. Le réglementation actuelle est ancienne. On comprend qu'elle doit être modernisée.
Le durcissement de la réglementation concerne essentiellement les produits les plus toxiques et les plus dangereux destinés à un usage professionnel. Il vise clairement à réduire l'usage de pesticides non naturels au profit des "biopestides".
C'est une politique que j'estime pour ma part fondamentale. Il suffit de s'informer des dégâts causés par l'usage abusif de ces produits toxiques sur les bananeraies antillaises pour comprendre l'importance de la question.
Il semble que les agriculteurs, certainementsous l'impulsion des consommateurs, ont bien compris l'importance d'une agriculture raisonnée si ce n'est bio. En effet, on constate une nette diminution des volumes d'importations des pesticides non bio qui passent de 176 tonnes en 2009 à 125 tonnes en 2010.
Cette politique est donc très liée à celle de l'environnement et plus particulièrement à celle de la protection de nos sols et de nos eaux.
A ce sujet persiste néanmoins deux sujets d'inquiétudes :
Le premier concerne ces 368 substances pesticides disposant d'une autorisation d'importation mais qui n'ont pas été importés en 2010. Ne pensez vous pas monsieur le ministre qu'il faudrait également faire un peu de ménage et restreindre cette liste des substances autorisées à rentrer chez nous ?
La seconde inquiétude concerne les stocks de pesticides inutilisés dont la date d'utilisation est dépassée. Les services, qui n'ont pas de chiffres précis, nous indiquent un stock de plusieurs centaines de tonnes. Cela représente plusieurs années d'importations. Je trouve cela assez effrayant. Plusieurs questions se posent à ce sujet : Les agriculteurs et en particulier ceux des îles éloignées, sont ils informés des consignes de sécurité à respecter et des obligations qui sont les leurs ?
Actuellement les stocks sont dispersés mais avons nous une idée des exploitations qui en détiennent la plus grosse part. Il s'agit selon moi d'une question de sécurité publique. Imaginez seulement qu'un de ces stocks connaisse un jour les flammes.
D'une manière générale le problème de ces stocks renvoi à la problématique plus globale de notre pollution importée. Ouvrons les yeux, l'essentiel de notre pollution est importée. Consommer local et plus sain ce serait un bon moyen de réduire peu à peu notre dépendance vis-à-vis de l'extérieur ainsi que l'empreinte que nous laissons sur notre belle nature.
Je vous remercie