Intervention relative compte financier du CHPF pour l’exercice 2010
Intervention relative au compte financier du CHPF pour l'exercice 2010
(Séance du 13 octobre 2011)
Mme Eléanor PARKER
Monsieur le Président de l’Assemblée de la Polynésie française,
Monsieur le sénateur de la Polynésie française,
Monsieur le président de la Polynésie française,
Mesdames et Messieurs les ministres,
Mesdames et Messieurs les représentants,
Mesdames, Messieurs,
Avec un budget de 20 milliards de F CFP, l’hôpital dispose du deuxième budget du pays soumis à la comptabilité publique. Il est également le deuxième employeur du Pays avec environ 1600 agents. Ce n’est donc pas un budget comme un autre. C’est le budget du navire amiral de notre santé.
Pourtant, face aux enjeux qu’elle représente, la gestion du CHPF doit connaître des changements importants pour la satisfaction de nos besoins en matière de santé dans les meilleures conditions possible d’efficacité et d’efficience.
Je ne suis pas spécialiste du financement de l’hôpital. C’est pourquoi j’ai parcouru le rapport de la Chambre Territorialedes Comptes concernant la gestion du Centre hospitalier au cours des exercices 2001 à 2008. Cette étude, publiée il y a un an et demi, identifiait les problèmes et les changements qui devaient être assurés pour améliorer la gestion du CHPF. Il y en avait une bonne vingtaine de propositions.
Je sais que tous ces changements n’ont pu être menés à bien. Mais ce qui m’importe en tant qu’élue c’est de voir si concrètement et objectivement tout a été fait pour améliorer la situation.
J’ai lu, par exemple, que l’hôpital subissait des carences de pilotage.
J’ai vu encore que depuis 2000 les règles sur le financement du CHPF n’étaient pas respectées. Que tout cela se passait visiblement en dehors du cadre légal sur la base « d’arrangements » entre la CPS et le CHPF qui conduisaient, je cite « à une augmentation des charges de la CPS, sans contrôle et sans aucune certitude sur l’utilité de cette dépense supplémentaire ». La CTC qualifiait même cette situation de « véritable dérive à laquelle il devait, je cite, être remédié sans tarder ».
J’ai découvert que l’hôpital était pénalisé par « des difficultés de recouvrement persistantes » qui pouvaient conduire à des contentieux importants avec la CPS pour des « restes à recouvrer anciens et d’un montant élevé sans stratégie pour récupérer ces créances ».
En prenant l’exemple du contrôle des dépenses de l’hôpital. Les juges financiers pointaient du doigt l’absence de contrôle externe, notamment par le Pays, sur les dépenses engagées par l’hôpital.
Le rapport de la CTC notait encore un suivi des emplois de personnel « incomplet et erroné avec une gestion des remplacements aboutissant à un écart de 20 % entre l’effectif autorisé et l’effectif rémunéré ». Il pointait du doigt « les avantages croissants conférés par l’hôpital à certains de ses agents, sous forme d’heures supplémentaires, y compris en cas d’absence au travail ». Il appelait globalement à l’arrêt du statu quo et à une révision de « la gestion de l’ensemble des personnels».
Il y a bien d’autres sujets importants que traite ce rapport notamment sur la perspective d’une mutualisation des deux pharmacies. Sans compter les interrogations sur les questions juridiques et comptables concernant la propriété des murs et des équipements. Appartiennent-ils à l’hôpital ou au Pays ?
A lire le rapport on mesure la lourde tâche qui attendait celui qui aurait le courage de prendre en main cette question épineuse et technique de la réforme de la gestion de l’hôpital et donc de notre système de santé.
Mais de manière générale, la gestion du changement est certainement l’une des choses les plus difficiles à mettre en œuvre. D’autant plus difficile que le changement implique toujours une incertitude et donc une inquiétude. Et il faut le dire, cette gestion est rendue encore plus compliquée sur une petite population comme la nôtre où tout le monde ou presque se connait.
Néanmoins, je considère que c’est là notre rôle de responsables politiques que d’œuvrer à ce que les efforts de tous soient produits pour apporter du bon changement là où il en faut. C’est également de notre devoir de trancher après avoir expliquer les raisons et les conséquences du changement.
Pour cela, il faut une réelle détermination de tous les acteurs concernés pour changer. Ce n’est pas simplement l’affaire du ministre ou du gouvernement en place. C’est selon moi une question politique de fonds qui concerne chaque citoyen, en tant qu’acteur responsable.
Notre Pays le vaut bien !
Je vous remercie.