Question orale de Mr Benoit KAUTAI sur l'hôpital de Nuku Hiva

Publié le par TEMOTEM

 

 

Benoit Kautai

 

Question orale de Mr Benoit KAUTAI sur l'hôpital de Nuku Hiva

au ministre de la santé Mr Charles TETARIA

(Séance du 13 octobre 2011)

 

 

Monsieur le Ministre,

 

L’hôpital de Nuku Hiva est le centre névralgique, le poste de commandement, de la santé des Marquises. Son personnel, conscient des problèmes budgétaires de notre Pays fait de gros efforts d’économie, et dans son souci d'offrir des services de soin optimum, il se dévoue tous les jours. Mais ils sont fatigués de sacrifier leur temps libre, leur jour de congé, sans voir leurs efforts récompensés

 

Le budget de fonctionnement de l’hôpital fonctionne au douzième, c’est-à-dire que tous les mois l’hôpital reçoit un douzième de son budget. Or depuis le mois d’août, l’hôpital ne peut que payer les dépenses de téléphone, d’électricité et les salaires. Impossible de faire des achats tels que la nourriture, les uniformes ou de l’essence sans faire de crédit.

 

Il y a donc des problèmes de gestion de finances, mais aussi de personnel. Les effectifs ont été réduit de façon drastique et  à 4 mois de la fin de l’année, plus d’un tiers du personnel n’a pas liquidé leurs vacances 2011 ni leur reliquat de 2010.

 

Monsieur le Ministre, l’hôpital avait 3 postes de cuisinier, deux CDI et un CDD. Malheureusement, un des cuisiniers en CDI a dû être reclassé, car il ne pouvait pas continuer dans la cuisine pour un problème de santé. Le CDD n’a pas été reconduit et l’hôpital qui doit  fournir 3 repas par jour tourne que sur un CDI sans un jour de repos.  Ce sont des agents administratifs qui assurent les repas suite à l’arrêt maladie du seul cuisinier. Est-ce bien raisonnable ?

 

Par faute de manque de personnel, sur les 29 lits d’hospitalisation, 10 sont fermés, depuis 18 mois. Cela oblige de renvoyer des malades chez eux pour accueillir les urgences.

 

Mais le problème ne se limite malheureusement pas à l’hôpital, sur l’île de Ua Huka, le seul infirmier part en vacances et ne sera pas remplacé. Sur l’île de Hiva oa, sur les deux médecins de prévus, un seul est en poste. Actuellement sur Ua pou, il y a un médecin pour 10 jours, mais quid en octobre ? Ce problème engendre bien souvent un mauvais tri augmentant inutilement la fréquentation de l’hôpital de Nuku Hiva ainsi que les Evasan payés par la CPS.

 

Pour accentuer ce problème du nombre de poste, la gestion humaine du personnel n’est pas prise en compte.

 

Un médecin arrivé au mois de mai vient de démissionner, car il n’avait toujours pas reçu de paye au mois d’août, soit 4 mois après son arrivée.

 

 

 

Le personnel fait de son mieux et arrive même à trouver du personnel qualifié de remplacement (exploit dans cet archipel éloigné), mais les contrats mettent 45 jours avant d’être signés. Dans une profession où il y a pénurie de personnel, c’est une catastrophe, car les candidats se retournent vers des structures plus réactives. Comment assurer un service de soins continu avec une réactivité à 45 jours ?

 

Monsieur le Ministre, voici mes questions :

 

Serait-il possible de simplifier les procédures de la direction de la santé afin de donner les moyens humains plus réactifs  au fonctionnement de notre hôpital ?

 

Mieux encore, la structure de santé des Marquises ne pourrait-elle pas être autonome et fonctionner comme l’hôpital du Taaone  au sein d’une direction des hôpitaux ?

 

Certains des problèmes que je viens de vous énumérer et bien d’autres, donneraient lieu, dans le privé, a des contentieux. Il est l’application de l’adage de «faite ce que je dis, mais pas ce que je fais». Notre administration ne doit-elle pas donner l’exemple d’une bonne gestion de nos finances, mais aussi humaine ?

 

Monsieur le Ministre, nous  parlons ni de créer ni de dégeler des postes, mais uniquement de remplacer des postes en temps et en heure. En réalité, nous parlons d’être plus réactif, voire créatif.

 

Koutau nui

 

 

 

 

 

Benoît Kautai

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