l'Etablissement pour la Prévention

Publié le par TEMOTEM

TE MANA O TE MAU MOTU

Eléanor PARKER

 

Projet de Délibération portant approbation du compte financier de l’Exercice 2006 et affectation du résultat en report à nouveau de l’Etablissement pour la Prévention

 




            Monsieur le Président de l’Assemblée de la Polynésie française,

            Monsieur le Président du gouvernement de la Polynésie française,

            Mesdames et Messieurs les Ministres,

            Mesdames et Messieurs les Représentants,

            Chers Journalistes, chers Internautes,

            Nous avons prévu, à cet ordre du jour, essentiellement des comptes financiers, et nous constaterons que l’EPAP est un Etablissement qui a contribué à de nombreux financements, sans lequel, entre autres, il n’aurait pas été possible de connaître le comportement consommateur des ménages polynésiens,

sans lequel il n’aurait pas été possible de chiffrer l’Etat de maltraitance infantile;

sans lequel des adolescents ne pourraient pas obtenir un soutien affectif au bout de la Ligne Verte.

Oui, l’EPAP est vecteur d’amélioration du cadre de vie de notre population, et oui, nous avons besoin de l’EPAP pour mener à bien de nombreuses actions de prévention.

Le concept même de l’EPAP est avant-gardiste : Existe-t-il, ailleurs, des Etablissements uniquement dédiés à la Prévention ? L’EPAP est-il victime de son succès ou tout simplement victime de contributions excessives à des programmes ou des Etablissements qui se sont révélés être de véritables gouffres financiers ? (l’IJSPF) Ou plutôt, l’EPAP ne paye-t-il pas pour un manque de cohésion inter-ministérielle des gouvernements qui se sont succédé depuis mai 2004 ?

Si l’on ôte les frais de fonctionnement évalués à 60 millions F CFP, il ne restera pour l’année 2008-2009, que 250 millions F CFP à l’Etablissement pour la Prévention.

Pourtant, à ce jour, le Ministère de la Santé, ainsi que la Sécurité Routière, ont leur propre budget destiné à la Prévention. Si l’EPAP a pu poursuivre son cheminement depuis l’amputation d’une partie considérable de son budget il y a 3 ans, ses projections à venir sont incertaines et ses missions se conçoivent à court terme.

Quel est le champ de vision de l’EPAP pour 2009 ?

Ses actions transversales, qui touchent à tous les domaines associatifs ou de Services Publics, que ce soit la jeunesse ou l’Education, ou encore le comportement des consommateurs--  sont à redéfinir, aujourd’hui.

L’EPAP ne peut plus contribuer à une multitude de projets, qui pourraient être directement pris en charge par les Ministères. Dans un esprit de rigueur, les plans de financements de programmes par l’EPAP devraient être redéfinis, ainsi que les priorités de cet Etablissement.

Je me souviens de cette « autre » rigueur, cartésienne celle-ci, du 1er gouvernement TAUI et de ses moins 15% sur tous les budgets ministériels, en dépit des priorités, en dépit de « la » priorité : Notre population.

Rappelez-vous bien des efforts de madame Merceron à essayer de convaincre en vain le ministre UPLD des Finances de l’époque (Monsieur Vanffaut), de ne pas amputer le budget de l’EPAP. Où en sommes-nous aujourd’hui ? Et bien 3 ans plus tard, je retiens que :

Ø     En 2007, le budget primitif d’environs 2 milliards débouchera sur un résultat négatif de 350 millions.

Ø     Que malgré un financement issu des taxes à l’importation et sur certains produits, il ne reste à l’EPAP, pour 2008 que 305 millions F CFP.

Ø     Que le fonds de roulement de l’EPAP qui avoisinait les 1 Milliard 5 autrefois, est aujourd’hui évalué à 131 millions de F CFP.

Pour sauver l’EPAP, nous devons établir, avec l’assistance technique de l’EPAP, un bilan de ces actions actuelles et de son potentiel à venir, nous devons opérer une refonte de cet établissement et définir clairement ses responsabilités.

Nous souhaiterions connaître la position du gouvernement vis-à-vis de l’Etablissement pour la Prévention, qui risque fort de s’asphyxier si aucun plan de sauvegarde n’est lancé.

A ce titre, nous abordons un problème d’interprétation du terme « prévention » puisqu’il touche à tous les secteurs : chaque ministère de notre gouvernement est concerné par la prévention. Il s’agirait, dès à présent, d’établir un arrêté chiffrant, avec réalisme, les futurs investissements de l’EPAP dans chaque ministère.

La Directrice de l’EPAP nous a rappelés, lors de la commission qui s’est tenue à ce sujet, que tout l’intérêt d’un tel Etablissement était dans la cohésion interministérielle et dans une politique d’actions globale et cohérente. Elle a également insisté sur ses efforts de démarchages auprès des Ministères, depuis 2006, pour « travailler avec eux et établir des priorités de façon précises ».

Nous concevons difficilement la suppression de l’EPAP, nous souhaitons qu’un schéma cohésif de prévention se dessine à long terme : il s’agit

Ø     De redéfinir ce qu’est la prévention

Ø     De faire de la prévention un fil tisseur reliant chaque ministère du gouvernement

Ø     D’établir un plan de financement et de contribution rigoureux qui permettra à l’EPAP d’éclaircir ses horizons pour les futures missions de prévention.

L’inquiétante chute libre du budget de l’EPAP est due à de bien malhabiles décisions politiques du passé, qui demeurent toujours aussi floues, aujourd’hui. Et bien, tournons la page ! Et repensons l’EPAP en faisant de la prévention un outil de cohésion interministérielle.

 

Je vous remercie de votre attention.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article