Séance plénière du 13/05/2008: Compte financier du Centre Hospitalier de la Polynésie française

Publié le par TEMOTEM

TE MANA O TE MAU MOTU: Mme Liliane Mairoto

 

Projet de Délibération portant approbation des comptes administratifs du centre hospitalier de la Polynésie française, de l’école des sages-femmes, et du centre de transfusion sanguine pour l’exercice 2006 et l’affectation du résultat consolidé de l’Etablissement

 


         Monsieur le Président de l’Assemblée de la Polynésie française,

         Monsieur le Président du gouvernement de la Polynésie française,

         Mesdames et Messieurs les Ministres,

         Mesdames et Messieurs les Représentants,

         Chers Journalistes, chers Internautes,

         Il est clair que le sujet du nouvel hôpital relève toutes les attentions et inquiétudes vis-à-vis de son financement futur.

Suite au rapport du D.P.O.S (Département planification et organisation des soins), le CHPF a répondu à l’amélioration du possible, c'est-à-dire, 0 l’amélioration de l’organisation médicale, de l’hygiène ou de la sécurité. En 2008, la plupart des non conformités du CHPF seront résolues et la construction du nouvel hôpital est bien là pour répondre à une amélioration conforme aux besoins sanitaires et médicaux.

En ce qui concerne le compte financier 2006, qui, dans son ensemble, présente un budget de très faible excédent et des recettes en légère hausse, -- je souhaiterais me concentrer sur la condition des professionnels et le fort taux, par exemple, de turnover du personnel médical.

Aujourd’hui une convention tripartite entre la CPS, le CHPF et le Pays, permet d’envoyer des spécialistes en consultation avancée, gynécologues, obstétriciens, cardiologues… dans les Archipels. Et lorsque le CHPF doit faire face à des difficultés de personnels, ces missions dans les Archipels sont forcément réduites.

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Dans certains cas, comme pour le personnel anesthésiste, il y a obligation de recruter en métropole. Il faut retenir qu’aujourd’hui, 40 postes à l’hôpital sont vacants, qui sont liés aux difficultés de recrutement.

Ça s’est traduit par des diminutions de consultations externes, et parallèlement, des efforts importants ont été faits avec la Direction des Ressources Humaines sur la gestion des temps de travail. Nous sommes conscients qu’à l’heure actuelle, la pénurie des professionnels du paramédical est presque mondiale, mais il faut peser l’importance de la formation locale et de la spécialisation.

Nous devons pouvoir résoudre, d’ici quelques années, le taux excessif de turn-over de ce qu’on appelle les « infirmiers sacs-à-dos » par exemple, qui viennent travailler en Polynésie française pour une courte durée.

Nous avons, par exemple, des étudiants polynésiens en formation médecine en métropole et il faudrait qu’en amont de ces formations notre pays puisse exprimer ses propres besoins en généralistes, anesthésistes ou autres domaines spécifiques de la médecine. Il n’existe pas de véritable repaire dans ce domaine.

En ce qui concerne le secteur paramédical, nous sommes dans l’attente d’un projet qui n’a jamais abouti, celui de faire 2 promotions dans l’année. On estime qu’il faudrait mettre en place des promotions de 80 étudiants pour pallier à un déficit à venir, tandis qu’aujourd’hui, la promotion existante est de trente élèves. Outre la réduction du fort turnover, il y a l’importance de mettre en place un personnel permanent.

 

Mais il faut également penser à ces nobles professions que celle des sages femmes de Polynésie, qui sont au nombre de 125 inscrites au Conseil de l’Ordre en 2008. Plus de la moitié d’entre elles ont été formées localement. Une quarantaine de sages femmes exercent actuellement au CHPF mais un peu moins de la moitié de cet effectif ne restera pas à long terme puisqu’il vient de métropole.

Les sages femmes de Polynésie, qui sont des Bacs +5, ont des revendications salariales et elles estiment que leurs salaires sont démotivants pour les jeunes polynésiens qui souhaitent travailler dans leur secteur médical.

Il faut considérer, d’ailleurs, que dans les îles, ce personnel médical est déficient, par exemple à la maternité de Taiohae, nous avons 3 sages femmes, à Hiva Oa, une seule exerce et c’est la même chose aux Australes qui ne comptent qu’une seule sage femme également.

Selon monsieur Delpêche, les missions de consultations dans les Archipels sont exécutées à 95%. On relève, cependant, un problème de coordination mais il est besoin d’un véritable dispositif, et parfois certaines disciplines sont sinistrées.

Nous soutenons, par exemple, le projet de rattacher les hôpitaux périphériques au CHPF en budget annexe, ce qui permettrait de fournir une puissance logistique à ces hôpitaux, de mettre en commun les moyens techniques, informatiques… Ce dispositif doit bien sûr avoir l’accord de toutes les parties concernées et il n’est nullement question de phagocyter les hôpitaux périphériques, mais de penser à un redéploiement du personnel médical et paramédical, dont les plus grands bénéficiaires seraient les habitants des îles.

Je conclurai donc en disant qu’en dépit d’une gestion raisonnable du CHPF, notre pays a véritablement besoin de réorganiser ses missions médicales dans les Archipels et de développer une nouvelle masse salariale médicale issue du territoire et qui pourrait répondre aux besoins croissants et avenirs de notre population dans le secteur santé.

Je vous remercie de votre attention.

 

 

 

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