13/05/2005: Communication Internet, le système WIMAX aux Marquises?

Te Mana O te Mau Motu

Benoît KAUTAI

 

Projet de Délibération portant approbation des comptes annuels et affectation des résultats de l’Office des Postes et Communication pour l’exercice 2005

Monsieur le Président de l’Assemblée de la Polynésie française,

            Monsieur le Président du gouvernement de la Polynésie française,

            Mesdames et Messieurs les Ministres,

            Mesdames et Messieurs les Représentants,

            Chers Journalistes, chers Internautes,

            Dans son bilan 2005, l’Office des Postes et Télécommunication fait état d’innovations de sa politique sociale, avec quelques révisions telles que l’octroi d’un treizième mois pour ses salariés, ou encore de la « prime d’efficience » instaurée afin de récompenser la performance individuelle.

En outre, si l’OPT est générateur de services de communications multiples, il est aussi créateur d’emploi et, de 2005 à 2006 sa masse salariale s’est relativement accrue.

Fonctionnant comme une véritable entreprise privée, l’OPT n’en demeure pas moins un EPIC (Etablissement Public à caractère Industriel et Commercial). Sur l’année 2005, l’OPT a investi près de 160 millions F CFP dans ses frais de publicité : La concurrence étant quasi inexistante, on ose à peine deviner les investissements futurs de cet Etablissement lorsqu’il n’aura plus le monopole de la communication.

Nous saluons, dans l’ensemble, les nombreuses performances de l’Office des Postes et Télécommunications.

Cependant, nous avons hâte que les Archipels bénéficient d’une connexion Internet optimale, qui leur permettra de se rapprocher de Tahiti mais aussi du monde qui les entoure. Nous pensons également que la concurrence est un facteur de développement, attendue par la clientèle de l’OPT.

Le système WIMAX développé par une entreprise privée essaie de trouver ses marques sur le marché polynésien. Ce système Wifi a plusieurs avantages : il diffuse une connexion Internet allant jusqu’à 40 km ; c’est une technologie adaptée pour les îles car elle évite de tirer des câbles du point d’entrée vers les foyers, et surtout c’est une technologie évaluée 2 à 3 fois moins chère. La mise en place d’un tel système permettrait d’optimiser la décentralisation administrative, de désenclaver la communication inter-îlienne des Archipels, et de réduire la distance entre des communes très éloignées. Un problème rencontré par ces jeunes entrepreneurs est l’octroi très coûteux d’une licence leur permettant de développer WIMAX, cette licence réglementaire décourage toute concurrence avec l’OPT qui génère un chiffre d’affaire conséquent tout en maintenant son monopole de la communication.

En effet, avec un chiffre d’affaire de 18, 291 milliards F CFP, on comprend facilement que l’OPT fut l’objet de nombreuses convoitises et conflits. 

Et nous approuvons les démarches vers la transparence de Monsieur Barral, même si toutefois, nous les avons trouvées parfois excessivement politisées et médiatisées.

Quant à faire paraître sur Internet, les répartitions des dépenses du CA de l’OPT, je doute que le nuna’a prenne la peine de s’y intéresser, lui qui n’a pas toujours accès à un ordinateur, à l’instar de la masse salariale administrative et fonctionnaire de notre pays. 

Bien des efforts accomplis par l’OPT sont moins connus du public que les nombreuses conférences de presse du Conseil d’Administration de cet Etablissement.

Je pense, par exemple, à ces :

- 654 millions de F CFP qui ont été investis dans l’extension du réseau téléphonique de l’Archipel de la Société.

- ces 452 millions investis dans la construction de nouvelles agences notamment à Nuku Hiva, Fatu Hiva, Ua Pou, Tatakoto, Fakarava… 

Ou encore à la desserte téléphonique des archipels éloignés qui correspond, pour 2005, à 28,4 millions F CFP.

Nous approuvons, globalement, la politique de l’effort et de l’efficience dont cet établissement a fait preuve au cours des dernières années.        

Avec la croissance des abonnements Internet parallèlement à la baisse de l’usage de la téléphonie fixe, une concurrence de services à l’intérieur même de l’Etablissement se développe. Dans un même moment, le réseau Vini ne couvre pas toute la zone des Archipels.

Il faut donc veiller à être en phase avec les contradictions de notre pays.

Qu’Internet soit accessible désormais gratuitement dans toutes les écoles, c’est une bonne chose. Mais là encore, cette nouvelle initiative a été hautement communiquée, sous les yeux des enfants des îles qui, eux, n’y ont pas encore accès et devront attendre encore un bon moment.

Nous avons l’habitude d’être les témoins du développement tahitien. Nous sommes majoritairement une population d’agriculteurs ou de pêcheurs, mais nous apprécierons certainement d’avoir accès nous aussi à la communication digitale.

Puisque particulièrement éloignés, seul un réseau de communication moderne et développé peut réduire la distance entre nos îles.

Nous entrons dans une nouvelle ère. Si monsieur Barral a souhaité paver le chemin de transparence, nous sommes persuadés que le Ministre de l’économie digitale ouvrira celui de la compétence.

Je vous remercie de votre attention.