sur le compte administratif de la Polynésie française, 2007

Publié le par TEMOTEM

 

Rapport 34-2008 relatif à deux projets de délibération approuvant le compte administratif de la Polynésie française et constatant la concordance des résultats avec le compte de gestion pour l’année 2007- budget général et comptes spéciaux

 

 

 

En dépit des gouvernements qui se sont succédé depuis 2004, en dépit du surcoût énorme qui découle de ces transferts de pouvoirs[1] et de l’instabilité politique qui a marqué 2007, le budget 2007 montre, en Investissement, un taux de réalisation de 50,6% contre un petit 39% en 2006 : on est passé de 25, 8 milliards à 31,8 milliards de F CFP, soit une progression calculée de 11 points.

 Depuis des années, le gouvernement de la Polynésie française n’est jamais parvenu à dépasser les 32 milliards de F CFP en dépenses d’Investissement. Reconnaissons, à ce taux de réalisation de 2006, la grise mine de la politique économique du Taui.

Aujourd’hui, nous le maintenons, notre politique se mesurera à la Culture du résultat. Afin de pouvoir nous repérer dans nos compétences, il faut savoir que le taux idéal de réalisation d’investissement est de 70%, l’objectif  de 60% n’est pas atteint, nous pouvons espérer qu’il le sera si notre pays peut résister aux vents de l’instabilité. 

Ces 6 milliards de F CFP doivent être réinvestis d’une façon optimale et nous souhaitons que la politique de notre gouvernement affronte les problèmes récurrents qui ont miné les budgets gouvernementaux précédents.

         Une meilleure gestion de nos fonds publics devrait permettre d’optimiser notre marge de manœuvre en matière d’Investissements, des investissements, bien sûr, bénéfiques, engendrant des emplois et de la richesse.

Afin d’optimiser notre marge de manœuvre, nous devrions regarder de plus près :

Ø    Les attributions de Subventions,

Ø    Les dépenses de personnels

Ø    Dépenses de fonctionnement courant

La subvention doit être repensée, quand aujourd’hui, elle est considérée comme un « du » par la plupart des associations. Nous ne condamnons pas l’octroie des subventions mais nous souhaitons plus de maîtrise : Doit-on, par exemple, subventionner toutes les associations ? Il est possible de les plafonner. Rappelons qu’il y avait pour 27 milliards de F CFP de subventions en 2002 et que nous avons  atteint 39,7 milliards aujourd’hui.

La marge de manœuvre des gouvernements s’en trouve réduite : la rigueur ne signifie pas couper les budgets ministériels de 15% comme en 2006, la rigueur et la bonne gestion, c’est aussi la sage distribution des subventions, de ces subventions qui représentent l’engrais véritable de l’essor économique et social.

A cet égard, la modification de la Loi Organique qui fait soumettre toute demande et attribution de subvention aux membres de l’assemblée de la Polynésie française, avait donc bien compris en quoi les attributions de subventions pouvaient se faire de façon irréfléchie, c'est-à-dire, sans viser au long terme, aux effets de retours dans notre circuit économique.

L’autre point de mire des budgets de la Polynésie française, c’est le coût pour ne pas dire le surcoût de ce personnel ambulant, aux indemnités qui pèsent lourd, très lourd.  Pour 2007, nous pouvons constater que le personnel n’a pas trop augmenté, avec une augmentation en charge de personnel de l’ordre de 3,4%, malgré le surcoût des changements de gouvernements. C’est une bonne chose. Cependant, les gouvernements successifs ont trop dépensé en administration, en changeant des chefs d’établissements sur le principe de la confiance ; les dépenses de fonctionnement courant sur 3 ans et demi, ont augmenté de 2,5 milliards. 2,5 milliards qui auraient pu être investis autrement.

Pour définir nos politiques publiques, la présentation de notre rapport n’est pas assez détaillée, par exemple, le tableau de la page 16 aurait pu indiquer le taux d’exécution de chaque section par rapport à l’ensemble. Ce tableau, bien que significatif, peut laisser libre court à toutes les interprétations politiciennes comme il a été constaté en commission. Par exemple au sujet de notre politique agricole ou environnementale, nous aimerions savoir ce que représentent ces taux d’exécution par rapport à l’ensemble de notre budget. Il serait bon, également, de pouvoir comparer ces résultats à ceux des gouvernements précédents, pour éviter aux politiques démagogiques de nous faire brasser de l’air, en nous taxant de ne pas avoir fait assez de ceci ou de cela.

Oui, la culture du résultat s’accompagne nécessairement d’une rigueur sans sacrifice, d’une rigueur intelligente, c’est dans cet esprit que notre gouvernement doit gérer le budget de la Polynésie française. La population ne mord plus à l’hameçon des discours démagogiques ou dénonciateurs, elle a besoin de résultats. Je conclurai donc en retenant et en approuvant ce taux de réalisation de 50,6% en Investissement, un bon résultat compte tenu de la conjoncture politique que nous avons connu en 2007.

Je vous remercie de votre attention.



[1] Le coût d’un changement de gouvernement est à peu près 300 millions de F CFP, un surcoût d’1 milliard de F CFP dû à l’instabilité politique, qui ne figure pas dans les grandes lignes des budgets de la Polynésie française (indemnités de départ etc.)

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