Intervention relative à l'approbation de l'accord cadre entre la PF et l'ADEME pour la période 2011-2013

Publié le par TEMOTEM

 

 

 

Intervention relative à l'approbation de l'accord cadre

entre la Polynésie française et l'ADEME

pour la période 2011-2013 en vue de l'élaboration

et de la mise en oeuvre de la politique sectorielle des déchets.

 

(Séance plénière du 16 juin 2011)



 

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Mme Léonie MATAOA


 

 

 

Monsieur le Président de la l'Assemblée de la Polynésie française,

Monsieur le Sénateur de la Polynésie française,

Monsieur le Président de la Polynésie française,

Mesdames et Messieurs les Ministres,

Mesdames et Messieurs les représentants,

Mesdames, Messieurs,


 


 

Nous nous sommes prononcés, le 10 mars 2010, sur la convention liant la Polynésie française et l'ADEME en matière de politique énergétique. Aujourd'hui, il est question de la politique des déchets.

 

 

Voilà deux domaines d'une importance stratégique pour notre pays.

 

 

Notre développement économique, culturel voir même social est largement dépendant de la manière dont nous saurons traiter nos déchets. Tout le monde est concerné et je voudrais dire ici que je suis vraiment outrée de voir comment nous maltraitons notre environnement. Mais nous pouvons et nous devons changer et je suis certaine que nous pouvons très rapidement inverser la tendance de l'incivilité en actionnant les bons leviers.

 

 

Je note, d'ailleurs, que le langage sur cette question a changé. Il marque une évolution dans la vision que nous devons avoir de nos déchets. On parle aujourd'hui de "gisements" et de "productions", comme si nos déchets étaient désormais sources de revenus ou du moins d'opportunités. D'ailleurs, Temauri Foster en charge des énergies vertes a eu la primeur d'une présentation sur les potentialités énergétiques de certains déchets. Dans le même registre, j'ai noté, à l'attention des ministres de l'environnement et de l'agriculture, une initiative intéressante dans la région de Clermont Ferrand qui consiste à utiliser les eaux usées pour l'arrosage des cultures agricoles. Vous en aviez parlé lors d'une réunion sur les actions du FED et bien voilà un exembple concret.

 

 

Il est constant d'entendre que la Polynésie française produit peu, exporte peu et importe énormément.

 

 

Dès lors il est évident que l'essentiel des 120.000 tonnes de déchets que nous produisons chaque année est importé. Il est essentiel pour moi que nous valorisions ces déchets pour les réutiliser ou pour les réexpédier. Car à long terme si on prend en compte tous les coûts, il n'est pas certain qu'il revienne plus cher de les réexpédier que de les enfouir.

 

 

Sur ce point je partage les interrogations sur la pertinence d'un centre d'enfouissement dans toutes les îles. Il y a même 3 CET, qui construit depuis 3 ans, ne fonctionnent pas car les communes n'ont pas les moyens de les faire fonctionner. 3 autres CET doivent voir le jour sans avoir trouvé de solution pour leur fonctionnement. Prenons les îles basses et les très petites îles. Combien de temps pensons-nous pouvoir creuser sans risquer de polluer durablement la nappe phréatique. Qu'adviendra t'il de ces déchets en cas de cyclone, de vent fort ou de houle importante ? Nos archipels sont nos ressources vivrières, agricoles, touristiques et culturelles. Notre positionnement touristique vante le caractère totalement préservé de ces îles. Nos communes n'ont pas les moyens de gérer seules cette problématique.

 

 

Alors pourquoi ne pas imaginer la construction d'un bateau chargé de récolter ces déchets et des ramener à Tahiti pour y être réexpédiés. Les communes et ses résidents n'auraient dès lors que la tâche de trier et de préparer ces déchets à être emporter. Cette idée peut paraître fantasque et très couteuse mais elle mérite d'être comparée avec d'autres en tenant compte de tous les paramètres. En effet un casier a une durée de vie de 15 mois et le coût de construction d'un casier est de 10 millions de francs. Si nous prennons nos 6 CET cela représente 60 millions. Au vu de ce rapide calcul, l'acquisition d'un bateau semble moins farfelu. D'ailleurs, il me semble que des bateaux du pays sont à vendre.

 

 

D'autres voies peuvent aussi être explorées telle que des déchèteries adaptées à chaque commune. Elles permettront une réduction notable des déchets qui soit allongera la vie des casiers soit réduira le nombre de voyage du bateau.

 

 

Il faut, sur toutes les possibilités qui s'offrent à nous, tenir compte des coûts mais aussi des risques et des gains pour notre environnement.

 

 

Contrairement à la sinistrose ambiante, je ne pense pas qu'il y ait une défiance en général vis à vis de la Polynésie.

 

 

Nos bailleurs de fonds, Etat et Union Européenne en tête n'attendent qu'une chose : que nous sachions leur présenter des politiques nationales ou sectorielles dotées de programmes crédibles et appropriés.

 

 

Une convention visant à moyen terme la définition et la mise en oeuvre d'une politique des déchets est donc une initiative essentielle pour notre pays. Avec cette convention nous pourrons je l'espère ouvrir nos yeux et nos perspectives sur la question en profitant de l'expertise mondialement reconnu de l'ADEME.

 

 

Je vous remercie.

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