Quelles perspectives de carrière pour les formateurs des CJA

Publié le par TEMOTEM



QUESTION ORALE

 

adressée à Monsieur Jean-Marius RAAPOTO, ministre de l’Education, de l’enseignement supérieur et de la recherche, de la culture, en charge de la Charte de l’éducation et du développement des langues de communication, par Madame la représentante Rosine BRODIEN.

 

 

 

Objet :   Statut des formateurs des Centres de Jeunes Adolescents (CJA)

 

 

Monsieur le ministre,

 

Le 31 octobre 2008, notre assemblée adoptait, à l’unanimité, un texte permettant aux formateurs des Centres de Jeunes Adolescents de notre pays de pouvoir bénéficier de perspectives de carrière réelles.

 

Ce texte avait pour vocation de rendre la profession de formateur dans les CJA plus attractive et d’éviter l’impossible « turn over » que connaissaient alors ces centres, empêchant la mise en place de formations durables, et pouvant, certaines fois, perturber le bon enseignement et le bon encadrement des élèves. La question se pose d’ailleurs également pour les CETAD, les CFPA et l’IFM-PC.

 

Elèves qui, pour la plupart, nécessitent justement un encadrement stable, des perspectives à long terme, car souvent issus de milieux sociaux défavorisés.

 

Aujourd’hui, malheureusement, le texte n’a connu aucune mise en application. 8 mois après, rien, pas de concours, pas de mise en œuvre.

 

Et pourtant, vous avez pu voir comme moi, la semaine dernière, les superbes réalisations de ces élèves, lors de l’exposition qui a eu lieu dans le hall de notre institution. Les résultats sont là, vous avez tous vu ces jeunes satisfaits de leur travail, fier de présenter le résultat de mois de formation, d’efforts. Alors ne les laissons pas sur le bord de la route.

 

Peut-on encore se permettre, aujourd’hui, de considérer nos CJA comme des établissements de seconde zone, ne méritant pas de disposer d’enseignants compétents ? Car, ne nous y trompons pas, les enseignants ne sont pas attirés par des postes sans avenir, sans perspectives.

 

Et pourtant, les CJA ont une réelle utilité sociale. Ils permettent à des jeunes en échec scolaire, qui n’ont su trouver leur plein épanouissement dans le circuit général de l’éducation, de connaître des possibilités de réussite. A l’issue de ces formations, en effet, certains sont à même de trouver un emploi voire même de créer leur entreprise ou bien encore de réintégrer un cursus scolaire normal.

 

Alors, monsieur le ministre, ma question est toute simple. Pourquoi, actuellement, le texte adopté n’a pas trouvé à s’appliquer ? Comptez-vous rapidement palier cette carence et garantir, à ces écoles de la seconde chance, les moyens pour recruter et conserver des enseignants compétents et motivés ?

 

Je vous remercie, monsieur le ministre, des informations et assurances que vous saurez nous apporter.

 

*****

 

 

 

Rosine BRODIEN



Réponse à la question orale posée par Madame la représentante Rosien BRODIEN (Séance pléière APF du 18 juin 2009)

 

Monsieur le Président,

Madame le représentante

Mesdames, Messieurs, les représentants

Chers collègues…

 

Chère madame,

 

 

Le 31 octobre 2008, en effet, nous avions adopté à l’unanimité (j’étais alors représentant au sein du groupe UDSP), un texte permettant aux formateurs des CJA de pouvoir, comme vous dites, bénéficier de perspectives de « carrière réelle ».

 

Je faisais remarquer alors que ce dossier me tenait à cœur et je relatais les conditions dans lesquelles mon ministère (en 2005), soutenu par le ministère de la fonction publique (toujours en 2005) avait initié la réforme du statut des formateurs des CJA.

 

Cette réforme votée l’année dernière découlait d’une revendication très très ancienne des formateurs et de leurs représentants syndicaux, comme le STIP, : il sagissait pour nos formateurs, « coincés » entre guillements en catgéorie C de pouvoir accéder à la catgéorie B, de rejoindre ainsi le cadre d’emplois des adjoints d’éducation de la Fonction publique de la Polynésie française, ce qui est tout à fait normal lorsqu’on sait la somme de travail qu’ils effectuent... et de bénéficier ainsi de conditions d eretraite plus avantageuses.

 

Permettez-moi madame de rappler quelques données afin que nos collègues puissent se re-situer et afin d’apporter des éléments à vos nombreuses interrogations :

 

Ainsi, la délibération n°2008-65 APF du 31 octobre dispose :

a)     qu’une liste d’aptitude doit être produite et proposée par le ministère de l’Education au service du personnel et de la fonction publique (le PEL) pour que ce dernier convoque une Commission Administrative Paritaire. Les agents d’éducation (du 1er et du 2nd degré) et les moniteurs d’enseignement professionnel (en catégorie C et relevant de la Fonction Publique Territorial  au 10ème échelon minimum) sont concernés.

- Pour 2007, exceptionnellement, 14 postes étaient prévus ;

- Pour 2008 et 2009, le nombre de postes reste à définir en sachant que la proportion des agents inscrits sur la liste d’aptitude ne peut être supérieure à une promotion pour 5 recrutements intervenus dans l’année.

 

Cette même délibération dispose de plus   :

·        qu’un concours externe ouvert aux candidats titulaires du Bac ou diplôme homologué par l’Etat au niveau IV,

·         mais aussi qu’un concours interne ouvert pour 30% au plus des postes à pourvoir aux agents d’éducation et aux moniteurs  en position d’activité ou de détachement, ces deux concours DOIVENT être organisés

 

Dès notre retour au pouvoir en février 2009 mes services ont pris contact avec Monsieur le Chef du bureau des concours au PEL. Ce dernier a insisté sur le fait qu’un avancement d’échelon au titre de 2007 et 2008, avec réduction d’ancienneté, doit être mis en œuvre avant d’envisager la tenue d’une liste d’aptitude, d’un concours externe et d’un concours interne (en somme tout ce qui nous avions préconisé dans cette délibération de 2008)

 

Je tiens à vous signaler que le service du PEL ne pouvant à l’heure actuelle organiser cette opération, elle devra donc être reportée à 2010.

 

D’autre part, il faudra modifier l’arrêté n° 0017/CM du 10 janvier 2005, fixant les programmes et la nature des épreuves des concours d’adjoint d’éducation, en conséquence.

 

Des réunions de travail avec le PEL, la Direction de l’Enseignement Primaire ainsi que la Direction des Enseignements Secondaires sont programmées pour pouvoir définir un échéancier relatif :

 

-         à la tenue d’une Commission Administrative Paritaire (ou CAP) sur l’avancement d’échelon au titre de 2007, 2008, voire 2009 avec réduction d’ancienneté pour les agents d’éducation et les MEP concernés ;

-         à la tenue d’une CAP sur la liste d’aptitude d’accès à la catégorie B pour les agents d’éducation et les MEP concernés ;

-         à la révision de l’arrêté n° 0017/CM du 10 janvier 2005 ;

-         à la définition des troncs communs et des épreuves spécifiques des concours externe et interne ;

-         à la définition des quotas de chaque concours, ainsi que des listes d’aptitude des sessions 2008 et 2009.

 

Mon ministère s’est interrogé sur le grand retard pris dans la mis en application  de cette délibération. Nous nous sommes  vu nous répondre que la situation actuelle –dont celle de la situation économique du Pays- ne permet pas au service du personnel d’organiser tous les concours de la fonction publique…

 

Madame la représentante, je vous ai exposé les points d’avancées de ce dossier. Vous savez aussi qu’en 2005, le statut des formateurs des CJA a été un point de revendication d’un syndicat qui menaçait de mettre en grève notre personnel enseignant, alors que j’entrais tout juste en fonction… aussi vous comprendrez mon implication dans le dossier du statut de nos formateurs mais aussi dans la valorisation des CJA et/ou des CETAD.

D’ailleurs sous peu, lorsque le projet sera bien avancé et lorsque enfin la Charte de l’Education aura fixé le cap que devra prendre notre école, face à vous j’exposerai ma politique en matière de ce que vous nommez « école de la seconde chance » mais que j’appellerais, personnellement, « centre de formation et de… réussite »

 

 

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